Maâmar Djebour et Mohand Chérif Hannachi, considérés comme témoins, étaient absents et n'ont pas répondu à l'appel de la présidente, Madame Brahimi. Les débats de la 30e journée du procès Khalifa ont été marqués par la venue du président-directeur général de Saidal, M.Ali Aoun, qui se présente pour la seconde fois à la barre pour se défendre contre l'accusation de corruption et de perception illicite d'avantages de bénéfices et privilèges. Considéré comme accusation grave, dès le départ, ce chef d'inculpation semble ne plus être cet épouvantail qui fait peur et fait sourciller pour laisser place à une plus grande décantation. Il est de plus en plus banalisé pour taire la distinction entre corruption au sens propre du terme, caractérisée par les grandes commissions et autres contreparties, comme par exemple les villas somptueuses, les voitures de luxe et les prêts bancaires non remboursés ou des sommes d'argent sans aucune trace en contrepartie de services rendus et certaines pratiques dites de promotion et avantages limités et ordinaires, tels les cartes de voyage et de soins gratuits. A la lumière des déclarations des directeurs généraux des différentes Caisses de sécurité sociale, suivies de ceux des Opgi et Eplf, il apparaît clairement que les arguments économiques et l'attrait gain prenaient largement le dessus sur les autres motifs évoqués, quoique toujours considérés par les magistrats comme des pièces à conviction notables et tangibles. Pour le cas de Aoun, attendu en fin d'après-midi, il lui est notamment reproché l'achat d'un véhicule et le fait que son nom figure sur la fameuse liste des 39 cadres ayant bénéficié de cartes de séjour pour les soins de thalassothérapie. Il soutient que son nom a été mentionné à son insu. Même en tenant compte des arguments économiques et autres explications sur les prises de décision, il est rappelé aux témoins et accusés le fait de ne pas avoir tenu compte des facteurs risques ou d'avoir outrepassé certaines prérogatives, comme par exemple le passage par l'aval de la tutelle. C'est dire qu'au fur et à mesure que le procès avance, les choses commencent aussi à se clarifier, contrairement au début où les attaques et l'offensive en règle des magistrats étaient prédominantes. Le travail mené par les avocats de la défense et le recul pris par les témoins et accusés semblent faire bouger les débats vers un centre plus équilibré et plus conforme à la logique d'un procès transparent et équitable. Dans la matinée, la présidente du tribunal criminel chargée du procès de l'affaire Khalifa, avait appelé pour les besoins du procès Maâmar Djebour et Mohand Chérif Hannachi, respectivement ex-directeur du sport au niveau du défunt groupe Khalifa et boss de la jsk. Ces derniers, considérés comme témoins, étaient absents et n'ont pas répondu à l'appel de Mme Brahimi. «Un ultimatum leur est donné jusqu'à ce jeudi, sinon un mandat d'amener sera lancé à leur encontre», lancera-t-elle. De même, elle a entendu les directeurs généraux, en tant que témoins, des Opgi de Tamanrasset, Sidi Bel Abbès et Tizi Ouzou pour s'expliquer sur les dépôts de ces organismes à la Banque Khalifa. De même qu'elle a auditionné le président-directeur général de l'entreprise de production de bière pour, également, des placements dans cette banque. Un fait remarquable s'est produit au niveau de la cour de Blida. En effet, une dizaine de pilotes d'avion s'était rendue au tribunal criminel de la cour de Blida pour pouvoir témoigner devant Mme Brahim Fatiha, présidente de ce tribunal, en soutenant qu'il n'y a aucun lien avec les hauts responsables d'organismes et entreprises publics qui avaient déposé des sommes faramineuses au niveau de Khalifa Bank.