Sept attentats à la bombe et à la voiture piégée ont été commis hier en Kabylie, causant la mort de six personnes et blessant treize autres. C'est la première fois que des engins piégés explosent simultanément. Du jamais vu auparavant. Le Gspc a-t-il changé de stratégie de médiatisation de ses méfaits? Apparemment. Par ces attentats, le Gspc veut marquer son retour de manière spectaculaire. Le dernier attentat commis par les hordes du Gspc remonte au mois de décembre. En effet, le 10 décembre 2006, deux autobus transportant des employés de la société américaine, Brown, Root and Condor (BRC), une coentreprise de Kellog, filiale d'Halliburton, ont été la cible d'un attentat à Bouchaoui, à l'ouest d'Alger. L'attentat avait fait deux morts et une vingtaine de blessés. C'était la première fois qu'une société américaine était visée par des attentats terroristes en Algérie. En outre, les attentats d'hier, qui ont tous visé les édifices des services de sécurité, ne sont pas sans nous rappeler ceux commis, fin octobre, à Dergana et Réghaïa, près d'Alger, ayant fait 3 morts et une vingtaine de blessés. Il y a lieu de relever que les attentats d'hier ont eu lieu à la veille du départ du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en France où il doit prendre part au sommet France-Afrique à Cannes. Est-ce à dire que c'est une façon pour les irréductibles de rejeter l'invitation lancée par le chef de l'Etat et l'offre de paix comprise dans les dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale? Tout porte à le croire. D'autant que tous les indices imputent ces attentats au Gspc qui a fait allégeance à Al Qaîda et menacé de s'attaquer à des intérêts étrangers en Algérie. L'explosion, le 09 octobre 2006, d'une bombe artisanale à El Harrach avait été un signal même si elle n'avait provoqué que des blessures. En outre, la simultanéité des attentats d'hier démontre leur planification. Ce qui pourrait être le signe que des ateliers de préparation de voitures piégées ont été mis en place. Ce regain d'activité du Gspc relance, une nouvelle fois, le débat sur la vigilance et la poursuite de la lutte antiterroriste sur le terrain. D'autant que ces attentats, osés à plus d'un titre, du fait qu'ils ont ciblé des édifices des forces de sécurité, ne sont pas sans avoir un impact négatif sur l'image de l'Algérie. Aussi, il est temps de tirer la sonnette d'alarme.