Palestine, circulation des personnes, équilibre dans les relations économiques et coopération, points qui seront débattus lors du prochain forum. L'édition 2008 du Forum de Paris sera consacrée au partenariat euromaghrébin. C'est l'annonce faite par l'ambassadeur d'Algérie en France, Missoum Sbih, à la clôture des travaux de la rencontre 2007 intitulée «Quelle Europe pour quels Européens». M.Sbih a émis le souhait que les débats de l'an prochain intègrent la dimension humaine du partenariat euromaghrébin et tiennent compte de la nécessité pour les hommes et les femmes de circuler librement comme circulent les biens et les capitaux entre les deux rives. Le Maghreb, rappelle-t-il, est pionnier dans la coopération avec l'Europe et a toujours affiché, sans réserve, sa volonté de développer ces échanges. L'année prochaine, les intervenants devront également garder à l'esprit que le Maghreb appartient au monde arabe et, de ce fait, la crise du Moyen-Orient demeurera en toile de fond tant qu'un règlement global, juste et durable entre Palestiniens et Israéliens n'est pas trouvé. Voilà donc les grands axes de ce futur forum esquissés: Palestine, circulation des personnes, équilibre dans les relations économiques et coopération. Cette année, des personnalités prestigieuses de divers horizons et hommes politiques français ont défilé à la tribune pour faire le bilan de l'Europe, cinquante ans après le traité de Rome. Le constat à des degrés divers de pessimisme est le même, l'Europe politique, l'Europe puissance reste à construire, même si beaucoup de chemin a été fait dans ce sens. Les candidats à la présidentielle française ou leurs représentants ont, bien entendu, profité de cette opportunité pour faire entendre leurs voix sur le sujet. François Bayrou, candidat UDF, a constaté que le non français à la Constitution européenne a creusé le fossé entre son pays et les 18 Etats membres qui ont ratifié le traité et entre les citoyens et la classe dirigeante. Dominique Strauss-Kahn, le monsieur économie de Ségolène Royal, affirme, lui, que «l'Europe doit assumer sa responsabilité culturelle et historique et développer ses relations avec la Méditerranée». Or, sa situation actuelle ne lui permet pas de porter un projet convaincant au-delà de ses frontières. Dans son message lu par le ministre des Affaires étrangères, Douste-Blazy, Jacques Chirac a aussi regretté que le non français et néerlandais aient laissé l'édifice européen inachevé. Mais ce refus a révélé, en même temps, déclare le président français, les interrogations que suscite le cours pris par la construction européenne. Hubert Védrine, l'ancien ministre français des Affaires étrangères, estime, lui, que le coeur du problème réside dans les divergences des points de vue entre les pays sur l'identité et les frontières de l'Europe, sur le rôle même de l'Union européenne dans le monde, sur ses institutions etc. Pour relancer la construction de l'édifice, il propose une pause aux élargissements, le lancement de nouveaux projets concrets et la révision de la démarche institutionnelle en expliquant les besoins et fixer un objectif clair. Le secrétaire général du Conseil de coopération des pays arabes du Golfe a insisté sur les différences de contexte qui prévaut dans la construction d'un bloc européen et celui du Moyen-Orient caractérisé par l'instabilité: Liban, Palestine, Irak et enchevêtrement des intérêts régionaux et internationaux dans la région. Il conclut par le voeu d'une meilleure compréhension européenne à l'égard de la civilisation arabo-musulmane et au respect des particularités culturelles.