Smaïl Seghir apporte une nouvelle vision du rapport existant entre la culture et l'efficacité économique en Algérie. La Bibliothèque nationale d'El Hamma a abrité avant-hier, dans le cadre des rencontres littéraires, une conférence-débat autour de la présentation de l'ouvrage du consultant Samil Seghir, intitulé Culture et gestion en Algérie édité chez Anep édition. Le consultant et manager a tenu, durant plus d'une heure, à présenter son étude faite sur le management en Algérie, et ce, en présence de plusieurs cadres en économie et chefs d'entreprises nationales. L'ouvrage a été écrit et édité suite à un long travail de recherche et d'enquête nationale mené par l'entreprise Enori, en 1993, visant à établir les rapports existant entre les entreprises algériennes et les modes de gestion et d'organisation des ressources humaines dans les activités productives. Les résultats de cette enquête, la première du genre en Algérie, «ont permis de mettre au jour les valeurs culturelles fortes de la société algérienne et leur influence sur la motivation des hommes et l'organisation des activités productives», lit-on dans un résumé de l'ouvrage distribué à la presse. Ainsi, selon le conférencier, les résultats obtenus contredisent nombre de clichés et révèlent des chemins qui aboutiront à édifier ou à avoir, pour finalité, un échantillon performant d'organisation et de gestion adaptées selon les valeurs de la société algérienne. L'enquête, qui a été réalisée avec le concours du Pr Daniel Mercure, chef de département de sociologie de l'université de Québec, Canada, a permis de «situer l'Algérie par rapport à d'autres zones culturelles et d'en tirer des conséquences opérationnelles en matière de management interculturel». Cet ouvrage aide les chefs d'entreprise et chercheurs dans le domaine de la sociologie et du management, à trouver les matériaux exceptionnels pour avoir une vision différente et récente sur les relations complexes qui existent entre la culture et l'efficacité économique. Par ailleurs, la nature du travailleur algérien a été largement débattue par le conférencier et les intervenants. Ainsi, contrairement à tout ce qui se dit ici et là sur l'inefficacité du travailleur algérien, l'enquête a révélé que celui-ci est un travailleur «de première classe», grâce à son efficacité et sa performance, à condition qu'on lui assure un environnement et un milieu encourageant la productivité, telle notamment, la sécurité. Les intervenants, composés dans leur majorité de chefs d'entreprise algériens, ont tous soutenu ce point de vue.