Une gestion réussie de la ville dépend de la prise de décisions adéquates au profit de cette dernière. «Vivre les villes», tel est le leitmotiv qui a présidé à la Journée nationale de la ville fêtée hier à travers tout le pays. Dans le cadre de cette manifestation, dont l'inauguration a été présidée par le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, en présence d'un panel de ministres dont celui de la Ville, Abderrachid Boukerzaza, le Collège national des experts architectes (Cnea), présidé par Abdelhamid Boudaoud, a organisé sa 2e rencontre annuelle qui a duré deux jours (lundi et mardi) pour mener une campagne de sensibilisation sur le devenir de la ville. M.Belkhadem a précisé, à ce propos, qu'une gestion réussie de la ville dépend «de la prise des décisions adéquates au profit de cette dernière», appelant à faire preuve de «transparence et de rigueur dans les dépenses des deniers publics». La ville est devenue, sous l'effet de l'expansion, «cet espace urbain où sont concentrés les fonds, l'intelligence, les compétences scientifiques et le savoir-faire», a-t-il souligné. Cette extension s'est opérée au détriment de la campagne qui a été vidée de ses compétences pour être livrée à la marginalisation et au sous-développement, provoquant ainsi le phénomène de l'exode rural qui s'est répercuté négativement sur la société algérienne. L'implication du citadin a été soulignée avec force par Boudaoud dans la participation à cette oeuvre de citoyenneté dans tous les secteurs d'activité (transports, écoles et universités, infrastructures culturelles) tandis que le Cnea saisit cette opportunité pour s'élever contre le «bricolage» opéré en matière de qualité de la vie dans les villes. Citant en exemple l'absence du respect du cahier des charges pour l'ouverture d'un établissement public qui stipule, entre autres, l'existence de toilettes (hommes et femmes) dans les débits avec un entretien suivi et une uniformité dans leur conception. Le cas de l'éclairage public urbain ainsi que la question nodale des transports privés ont été également soulevés, sinon dénoncés dans leur conception actuelle (pollution, propreté, ponctualité surtout lors des départs, respect des horaires, usagers et itinéraires). A ce propos, le Cnea a suggéré l'institution d'alternance de jours pairs et impairs copiés sur la plaque d'immatriculation, pour la circulation des véhicules comme cela a été le cas en Europe par économie d'énergie. Hélas, bien d'autres aléas empoisonnent le quotidien de tout un chacun. La question des espaces verts n'est pas en reste. Aussi, les participants déplorent-ils pour le moins leur manque flagrant, voire inexistant par endroit, lorsqu'on sait que les normes universelles situent une surface verte de 12m² par personne alors qu'en Algérie, elle atteint à peine «un seul petit mètre» per capita. Il est intéressant de savoir qu'en 1956, le modèle urbanistique de la ville d'Alger a remporté un énorme succès à l'Exposition universelle de Lima en recevant le trophée du «Prestige de la France» sur la ville et qu'en 1958, le ministre français de la Construction avait écrit sur le Livre d'or de la mairie d'Alger «Alger est à la tête de l'urbanisme français».