Avec la restructuration de l'agriculture, le potentiel hydrique est totalement abandonné pour cause de charges trop lourdes, qui ne peuvent être supportées par les agriculteurs. Chef-lieu de la wilaya, la commune de Tissemsilt a une superficie totale de 20.000 ha et une population de plus de 80.000 habitants. Elle compte plusieurs douars dans les zones rurales, à savoir Bou Mengouche, Ouled Sid Ahmed B/Ali, Ouled Alla, Ouled Youcef, Dhaia, Ouatouat,Tmaït, Ouazina, Houaït, Ouled Benkhila, Ouled Khrouf. Située au sud de la wilaya, la commune de Tissemsilt est limitée au nord par la commune de Ouled Bessem, à l'ouest par celle de Ammari, à l'est par Khemisti et au sud par l'Oued Nahr Ouassel qui sert de limite avec la wilaya de Tiaret. La superficie agricole utile (SAU) de l'ordre de 16 255 ha est exploitée par des exploitations privées et EAC pratiquant les cultures suivantes: céréales 80%, jachère 20%. Cette situation démontre la vocation céréalière de la commune et donc de sa dépendance des conditions climatiques qui n'ont pas été favorables pour les productions par l'effet de sécheresse qui a sévi ses dernières années, et dont le spectre plane sur les populations rurales. Les principaux élevages sont les bovins, ovins, caprins, poules pondeuses. Les productions végétales (céréalières), largement dominées par les blés ont baissé sous l'effet d'une sévère sécheresse qui a sévi ces dernières années anéantissant totalement la production des deux dernières campagnes. La production animale, conditionnée par une alimentation sur place (fromage, paille, pacage) et affectée par une indisponibilité de ce facteur a été de ce fait touchée par le phénomène de la sécheresse. Ainsi, le produit brut des agricultures de la commune, qui a baissé ces dernières années, les a contraints non seulement à ne pas employer une main-d'oeuvre saisonnière traditionnelle durant les campagnes de moisson-battage, à ne pouvoir investir mais aussi à rechercher d'autres emplois rémunérateurs pour subvenir à leurs besoins familiaux. Dans un passé récent, Tissemsilt disposait de points d'eaux assez importants pour l'irrigation de cultures maraîchères à Bou Mengouche, Aïn El Anab pour ne citer que celles-ci où deux hectares environ (50 chapelles) de sèvres étaient implantés pour produire du piment, du poivron, de la tomate, du concombre, etc, mis sur le marché en grandes quantités et à des prix défiant toute concurrence. Avec la restructuration de l'agriculture, ce potentiel est totalement abandonné pour cause de charges trop lourdes, qui ne peuvent être supportées par les agriculteurs, et de manque d'entretien des infrastructures hydrauliques où l'eau a commencé à manquer. Notons qu'aucun projet d'envergure en matière hydraulique n'a été réalisé dans la commune de Tissemsilt pour l'irrigation des cultures, mis à part le barrage de Bougara, qui est interdit d'exploitation pour les riverains en amont et une situation d'épuration des eaux usées pour l'irrigation de centaines d'hectares, dont les travaux ont démarré dans les années 70 et n'ont jamais été terminés. Jusqu'à nos jours le projet est en souffrance, l'intérêt pour l'agriculture et l'écologie n'étant plus à démontrer. Les cultures locales sont essentiellement dans les plaines et plateaux. Sur les terres cultivables, on distingue deux principaux types de sols: à l'ouest, les sols de type «Haniri» à caractère argilo-limoneux ou limono-argilleux; à l'est, les sols «remilié», où le caractère sable domine sur les plateaux de Dhaia Boumengouche, Ouled Youcef. La commune de Tissemsilt est soumise à un climat continental vu son éloignement de la mer. D'après le recueil de données météo, la pluie est illustrée dans le tableau suivant. Le plus grand nombre de jours est concentré du mois de novembre à mars. Les températures qui ne sont pas représentées dans ce tableau sont très basses en hiver à partir de décembre ou de novembre si les pluies sont installées. Le gel est à craindre en hiver à partir du mois de novembre; il persiste parfois jusqu'au mois de mai causant des dégâts assez importants sur les cultures. Le sirocco, vent sec et chaud, venant du Sud est tardif et se manifeste vers la fin du mois de mai, début juin, au moment où les céréales sont sensibles à l'échaudage. L'issu de deux années de sécheresse totale, catastrophique pour le budget des agriculteurs, a amené le gouvernement à adopter des mesures à l'effet de permettre la réalisation des cultures et de sauvegarder un cheptel à l'agonie. Les mesures ont été accueillies non seulement avec soulagement par la population rurale mais avec un regain d'espoir, démontré par une activité intense sur les productions tant animales que végétales. Le plan de culture a dépassé les prévisions et le cheptel commence à être reconstitué. Le préfinancement a permis de réaliser 8000 ha de blé dur, 2000 ha de blé tendre, 1500 ha d'orge, 280 ha d'avoine. Cette opération a consisté en la mise à la disposition de milliers de quintaux de semences toutes céréales confondues payables après la campagne (moission-battage). La seconde étape du préfinancement a amené les agriculteurs de la commune à désherber chimiquement des centaines d'hectares de céréales infestées par les mauvaises herbes, en mettant à leur disposition à crédit les produits chimiques et le matériel nécessaire. Le développement de l'agriculture ne pouvant se faire à partir des villes, la fixation de populations rurales est impérative par des mesures concrètes à leur égard : électrification, routes, eau potable, habitat. Un riche programme a été élaboré par les autorités locales pour redonner à l'agriculture sa véritable place en tant que secteur générateur de richesses et créateur d'emplois.