Ce feuilleton, réalisé par Nazim Kaïdi, a décroché quatre Fennecs. La quatrième édition des Fennecs d'or a été organisée dans la soirée de jeudi dernier, au Théâtre national algérien (TNA) Mahieddine Bachtarzi. Vingt productions, diffusées par la Télévision algérienne, entre février 2006 et janvier 2007, ont été récompensées. Les invités commencent à affluer dès 19h. La pluie qui s'est montrée généreuse en ce jeudi, s'arrête à l'approche de la soirée. Mais le ciel est toujours grisâtre. La façade principale du TNA est parée d'une kyrielle de projecteurs. Aux alentours, des garde-fous sont dressés. Des policiers en tenue sont dispersés, chacun dans son coin. Les badauds, quelque peu ahuris, s'accrochent aux garde-fous. Certains tentent vainement de les franchir. La grue au bout de laquelle est suspendue une caméra, accompagne les invités de marque dans leur déplacement. De temps à autre, une limousine blanche s'arrête. Une star en sort, fait quelques pas avant d'emprunter le tapis rouge menant droit à l'intérieur du théâtre. A l'entrée, plusieurs personnes s'amassent. On donne tout d'abord son sac pour la fouille, puis on passe au scanner. Une fois le seuil franchi, on se retrouve pousser au milieu d'une foule compacte. Là, on fume, on discute ou, tout simplement, on regarde le temps qui passe. Il est 20h, toutes les places sont prises d'assaut. Le bruit va grandissant. On monte au premier balcon, c'est complet; le deuxième, pareil. Au troisième, appelé aussi «poulailler», on trouve enfin une place. Une chaleur suffocante émane des projecteurs. Leurs lumières mettent à nu la scène. Celle-ci est «vêtue», de part et d'autre, de tissu blanc, dont les bouts se rejoignent au plafond. La scène brille sous les feux de la rampe. Pour celui qui fait face au public, il peut aisément apercevoir, à la première rangée, le king du raï, Khaled Hadj Brahim. Celui-ci est vautré dans son siège. La veille, (la soirée du mercredi), il a, en compagnie de Diana Haddad, animé un concert à la Coupole Mohamed Boudiaf. Il est 20h30, et la soirée n'a pas encore commencé. Mais vite, tous les présents comprennent qu'elle (la soirée), ne commencera qu'après le JT. Aux environs de 20h45, une musique un peu caractéristique, annonce le début de la soirée. La présentatrice, Houria Bendimerad, prend son micro et prononce le petit discours traditionnel avant de faire appel au président de la Fondation du Fennec, Hamraoui Habib Chawki qui, à son tour, annonce l'invité d'honneur de cette nouvelle édition. Ce dernier n'est autre que l'acteur et comédien Sid-Ali Kouiret. Il monte sur scène. Il balbutie quelques mots. Il s'arrête. Son regard brasse les centaines de spectateurs qui l'applaudissent. «Ali mout waqef», lui lance quelqu'un du fond de la salle. «Viens te mettre à ma place et rends-moi la réponse après», lui réplique Kouiret. La caméra fait un zoom sur l'acteur. On le voit en «grandeur nature» sur l'écran géant installé au fond de la scène. Cette situation, dure quelques minutes, Kouiret semble chercher son latin qu'il a fini difficilement par retrouver. «C'est une embuscade!» s'exclame-t-il. «Vous savez, poursuit-il, l'artiste travaille tout d'abord pour son art mais non pour l'argent.» Quelques instants de réflexion, il continue: «Je suis convaincu que j'ai le statut le plus envieux...». Encore quelques secondes: «...C'est mon public», lâche-t-il crûment mais fièrement. Viendra par la suite la longue liste des lauréats. Ils sont annoncés comme on égrène un chapelet. Il y a tout d'abord, le prix du meilleur décor qui a été décerné à Abdelkader Boulghichi pour le feuilleton Rachid K'sentini, celui du meilleur montage a été attribué à Meliani El Hachemi et Zoheir Lourari pour le feuilleton El Imtihane Esaâbe (dure épreuve). Le Fennec d'or du meilleur son a été remis à Farid Kortbi et Mohamed Ziouani pour la série Binatna (entre nous). Les deux lauréats étaient absents à la cérémonie de remise des récompenses. Ahmed Messaâd et Bachir Selami se sont vu remettre le Fennec d'or de la meilleure image pour la série Binatna, tandis que le musicien Noubli Fadhel a eu le Fennec d'or de la meilleur musique dans le feuilleton Rachid K'sentini. Vient ensuite la troupe Les folies berbères. Ils sont trois: Hichem Mesbah, Athmane Bendaoud et Yacine Mesbah. Ensemble, ils font feu de tout bois. L'on attend beaucoup de ce trio. La représentation dure quelques minutes puis on revient aux lauréats. Ainsi, le Fennec d'or du meilleur second rôle féminin a été décerné à Bouchra Okbi pour son rôle dans le feuilleton Daouamate El Hayate, alors que le Fennec d'or du meilleur second rôle masculin a été, quant à lui, attribué à Mustapha Laâribi, qui a joué dans le feuilleton El Imtihane Esaâbe. Madani Naâmoun qui a joué dans ce film a également décroché le prix de la meilleure interprétation masculine, en compagnie de Rachid Farès. Celui-ci a fait un remarquable passage dans le feuilleton Al Aouda (le retour). La meilleure interprétation féminine a concerné l'actrice Fatima Hlilou dans le film Gourbi Palace. Le Fennec d'or du meilleur scénario est revenu à Merzak Bagtache qui a écrit le texte du feuilleton El Aouda, et celui de la meilleure réalisation au réalisateur Dahmane Ouzid pour son feuilleton El Aouda. Par ailleurs, le prix du Jury a été accordé au jeune réalisateur Nazim Kaïdi, dont le feuilleton El Imtihane Esaâbe, représente son premier produit. Le jury a également, décerné un prix à titre posthume, au défunt réalisateur Mohamed Bouamari. L'acteur-producteur syrien, Aymen Zeydane, a eu, pour sa part, le prix d'honneur spécial de la fondation Fennec d'or, en signe de reconnaissance à son parcours artistique dans la dramaturgie.