Il se veut, en effet, un outil devant faciliter la réalisation des objectifs fixés par la Charte de l'UA. L'idée de la création du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad) a été lancée le 23 octobre 2001 à Abuja, à l'occasion du Sommet de l'Organisation de l'unité africaine. Les Etats membres avaient adopté la proposition faite par cinq chefs d'Etat africains (Afrique du Sud, Algérie, Egypte, Nigeria, Sénégal) de tenir la première réunion du comité de mise en oeuvre du Nepad. Cette initiative est le résultat d'une réflexion engagée à l'issue de la Déclaration de Syrte du 9 septembre 1999 et qui s'est d'abord matérialisée par l'adoption d'un Programme de renaissance de l'Afrique pour le Millénaire (MAP) initié par le chef de l'Etat sud-africain Thabo M'Beki. Le président sénégalais a, par la suite, apporté sa contribution en proposant un plan Omega pour l'Afrique. Ces deux plans ont fusionné en juillet 2001 sous le nom de Nouvelle initiative africaine; initiative qui a, elle-même, été rebaptisée sous le sigle du Nepad. Le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique mérite à double titre sa qualification de processus innovant. Le caractère novateur de la démarche découle, en premier lieu, de l'origine africaine de l'initiative. Il convient, également, d'insister sur l'aspect partenariat du projet. Le Nepad constitue en effet une proposition pour l'établissement de nouvelles bases dans les rapports entre l'Afrique et ses partenaires du Nord. A noter que ce nouveau partenariat, qui vient pallier la situation d'enlisement dans laquelle s'est retrouvée l'organisation panafricaine, vise, en premier lieu, à permettre aux pays du continent de se prendre en charge et de s'ouvrir sur le monde en s'inscrivant dans les forums internationaux. Les enjeux sont divers et les défis multiples, notamment devant les fléaux de la pauvreté et la pandémie du sida et la menace terroriste qui se fait pesante. Malgré un contexte historique caractérisé par les faux départs et les échecs des politiques de développement du continent, il existe, aujourd'hui, un consensus au niveau international pour considérer le Nepad comme un processus devant conduire à un renouvellement de la démarche du développement de l'Afrique. Toutefois, le texte proposé par les leaders africains au Sommet du G8 à Gênes, relève plus de l'énoncé général des besoins du continent que d'une stratégie de développement à proprement parler. Il se veut, en effet, un outil devant faciliter la réalisation des objectifs fixés par la Charte de l'UA parmi lesquels on retrouve notamment, la nécessité de créer les conditions appropriées permettant au continent de jouer le rôle qui est le sien dans l'économie mondiale. D'ailleurs, le NEPAD qui a reçu un accueil plutôt positif de la part de la communauté internationale, a su convaincre l'ensemble des partenaires de l'Afrique de son caractère novateur. Le Nepad ne s'inscrit donc pas dans l'approche classique consistant à insister sur la dimension externe des stratégies de développement (aides extérieures), mais resitue au contraire les Africains au centre de ces stratégies. Les Etats membres de l'OUA, à travers les engagements auxquels ils ont consenti dans le cadre du Nepad, se sont fixé comme objectif commun de permettre à l'Afrique de combler son retard par rapport aux régions développées du monde. Il envisage la création d'un environnement sain et favorable aux entrepreneurs locaux et propose de développer les micro-entreprises et les PME et vise la promotion de l'économie de marché. Pour ce faire, les pères fondateurs du Nepad projettent une croissance annuelle moyenne du produit intérieur brut (PIB) de plus de 7% et s'y maintenir pendant les 15 prochaines années, faire en sorte que le continent réalise les objectifs convenus en matière de développement international. Il vise, par ailleurs, à réduire de moitié, de 1990 à 2015, le pourcentage de gens vivant dans des conditions d'extrême pauvreté, assurer la scolarisation de tous les enfants en âge de fréquenter les écoles primaires d'ici 2015, progresser vers l'égalité entre les sexes et habiliter les femmes en supprimant les disparités entre les sexes dans les inscriptions à l'enseignement primaire et secondaire d'ici 2005...et mettre en oeuvre dès 2005, des stratégies régionales de développement durable pour que les pertes de ressources écologiques soient compensées d'ici à 2015. L'Union européenne s'est déjà engagée dans ce sens, à travers de nombreux instruments de coopération. Pour l'Afrique du Nord, l'UE intervient dans le cadre du processus de Barcelone et du programme MEDA.