Ces élections constitueront un tournant décisif pour le mouvement. «Nous présenterons nos propres listes dans les 48 wilayas du pays.» a affirmé le secrétaire général du mouvement Ennahda, Fateh Rebaï, lors d'une réunion du conseil consultatif tenue jeudi à Alger. Une façon de rejeter, de facto, toute candidature issue du mouvement El Islah, tendance Abdallah Djaballah, l'ancien président d'Ennahda. Par cette précision, Fateh Rebaï exclut toute alliance lors des législatives du 17 mai prochain, rejoignant, du coup, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs qui a annoncé que son parti n'alignera sur ses listes de candidatures que des militantes et militants du parti. Voulant secouer le cocotier, M.Rebaï n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour souligner que la prochaine échéance électorale constituera un tournant décisif pour son mouvement. Après une période de disette, Ennahda aspire, selon Fathi Rebaï, à recouvrer la place qu'il occupait sur la scène politique en réalisant des résultats positifs. Interrogé sur la stratégie de son parti qui sera soumise à débat aux membres du conseil consultatif, M.Rebaï fait savoir qu'elle est dictée par deux facteurs essentiels, à savoir le soutien permanent, secret de polichinelle, à la démarche de la réconciliation nationale et la lutte contre la corruption. Un sujet ayant mis toute l'Algérie en ébullition au vu des différents scandales et des accusations lancées à tort et à travers par certains. Après le chef de file du MSP, Boudjerra Soltani, il est à se demander si M.Rebaï détient, lui aussi, des dossiers de corruption. Dans une déclaration à la Chaîne III de la Radio nationale, le secrétaire général d'Ennahda a indiqué que «la préparation des listes électorales du mouvement se poursuit encore au niveau national.». Néanmoins, il a rappelé que «la réception des dossiers de candidatures est close». Par ailleurs, il convient de préciser que M.Rebaï croit dur comme fer à l'application du code électoral afin de permettre aux formations politiques de contribuer au contrôle des urnes et, du fait, concourir, à la tenue d'«élections propres.». Façon d'annoncer prématurément une éventuelle déconvenue. Aussi, et pour éviter ce scénario et ratisser large, Fateh Rebaï a tenu à mettre en exergue la compétence et l'intégrité citoyenne qu'il estime être la meilleure solution pour sortir l'Algérie de sa situation actuelle. «Même si la crise sécuritaire qui a failli ébranler les fondements de la nation a été maîtrisée, un autre chantier, celui menant vers le développement global, est parsemé d'entraves» a-t-il fait savoir. Avant de préciser que sa formation politique soutient une révision constitutionnelle ayant trait à la démocratie, au multipartisme et à la liberté médiatique ainsi qu'à la séparation des pouvoirs. A l'échelle internationale, M.Rebaï n'a pas manqué de saluer les efforts de l'Algérie pour le règlement du conflit du Sahara occidental. Les régimes arabes, quant à eux, doivent contrecarrer la politique occidentale au Proche-Orient et en Irak, a-t-il conclu.