Le conseil national (madjliss echoura) du mouvement Ennahda a tenu, jeudi et hier à Alger, la 1re session ordinaire de son conseil consultatif national, à l'issue de laquelle ses membres ont procédé à l'élection du président dudit conseil, en la personne de Mustapha Benaicha qui a été reconduit dans ses fonctions, ainsi que le SG du mouvement, Fateh Rebiai, qui a été présenté en tant que candidat unique à sa propre réélection. Lors de cette session, qui intervient à la suite du quatrième congrès tenu le 24 août dernier, dont est issue la composante actuelle du conseil national, et de la septième édition de l'université d'été, le nouveau SG a proposé au conseil national la liste du bureau national qui l'a adoptée. Elle comprend désormais onze membres, au lieu de quinze auparavant. Le SG sortant, M. Rebiai a, dans son allocution d'ouverture de la session du madjliss echoura, indiqué, que ce conseil, regroupant la «crème» des militants, est «habilité» à pousser le mouvement vers des réussites à condition que les compétences soient utilisées à bon escient, «chacun selon sa spécialité, ses aptitudes et ses penchants». Il a, de ce fait, émis l'espoir que «la nouvelle direction élue puisse préserver les acquis des précédentes années et sera à même d'affronter les défis et échéances à venir». Le secrétaire général sortant a, en rappelant que le pays est appelé à connaître une élection présidentielle et une révision constitutionnelle, mis l'accent sur le devoir du mouvement de mettre à profit ces deux échéances afin d'améliorer sa position et d'avancer un autre pas vers la reconquête de sa place sur la scène politique nationale. Toutefois, il dut reconnaître que la mission ne sera pas de tout repos pour son mouvement eu égard, a-t-il expliqué, à «l'environnement qui n'encourage guère les initiatives politiques, en raison des régressions constatées dans les domaines du pluralisme politique, de la presse et syndicales». Selon lui, la vie politique a été dénuée de tout sens d'activisme au profit du pouvoir, et même les droits constitutionnels sont remis en cause. Il soulignera que, par-delà l'activité politique et l'expérience démocratique, l'instance législative dans notre pays a reçu «un coup fatal» après avoir ôté au député le droit de légiférer et à l'appareil législatif le droit de contrôle. M. Rebiai a souligné la nécessité d'une «augmentation des salaires de tous les employés pour consolider le sentiment de justice quant à la répartition des richesses», en ajoutant que l'augmentation dont ont bénéficié les ministres, députés et cadres supérieurs ne peut se faire aux dépens du salarié, en revendiquant la révision à la hausse du SMIG à 40 000 DA. En relevant la baisse inégalée du pouvoir d'achat, il indiquera que cette augmentation est «une nécessité pour pallier la baisse du pouvoir d'achat, d'une part, et contrecarrer les répercussions de la crise financière mondiale, d'autre part» avant de s'interroger sur «l'avenir des fonds algériens déposés auprès des banques étrangères». Le mouvement avait appelé à «davantage de transparence dans la gestion des ressources du pays, qu'il s'agisse de fiscalité ou de change», rappelle M. Rebiai qui a plaidé pour l'adoption d'«un plan national de lutte contre la pauvreté sous toutes ses formes et contre la délinquance sociale qui menacent la stabilité et la cohésion de la société». A. R.