La moitié des candidats est constituée d'élus qui seront éliminés au premier palier. Le FLN a organisé, jeudi et vendredi, des AG dans l'ensemble des kasmas et ouvert la voie à tous les militants pour déclarer leurs intentions sans aucune contrainte ou exclusion. Les résultats de cette opération grandeur nature, ont donné une fourchette variant entre 3 à 5 candidats par kasma. Ce qui donne le chiffre approximatif de 6000 candidats. Mais ce chiffre va retomber de moitié au premier palier d'étude des dossiers, au niveau même de la kasma. Il se trouve que plus de la moitié des candidats à la candidature sont des élus encore en fonction. Ces derniers ne peuvent prétendre à la candidature aux législatives sans l'aval de leur kasma qui doit, au préalable, faire un bilan de leur mandat. Or, il s'avère que le bilan est peu reluisant pour la quasi-totalité des assemblées élues. Même si la kasma donne son quitus -par complaisance- l'élu butera sur le second palier. Au niveau de la mouhafadha, un second filtrage est fait en présence du superviseur dépêché par la direction du parti. A un troisième niveau, enfin, la commission ad hoc présidée par le secrétaire général, devra revoir une troisième fois les dossiers au cas par cas pour ensuite classer les noms retenus selon des critères précis. L'équipe de Belkhadem sait que l'enjeu est énorme. Pour garder la majorité à l'APN, elle doit réunir ses atouts. Le premier réside dans le choix du candidat tête de liste. Il est un peu le porte-parole du parti dans sa circonscription, sa vitrine, son label. Il est à la fois rassembleur, crédible, représentatif, compétent en tout point de vue. Il est préférable qu'il présente un profil nouveau avec un langage nouveau, avec des idées nouvelles, mais une expérience certaine. L'autre aspect se situe dans la nature de la campagne électorale à mener. Le FLN se doit de conduire une campagne offensive parce que ses concurrents sont nombreux. Les premiers indices indiquent que les listes d'indépendants issues du FLN seront nombreuses. C'est dire que les luttes farouches de conquête du terrain se joueront dans un mouchoir de poche. Il y aura donc des batailles au corps à corps, où seuls les plus préparés pourront l'emporter. Le FLN doit, en outre, développer les thèmes où il excelle pour gagner des points. Il doit aller dans les bas-fonds, dans chaque recoin, dénicher les voix des indécis. Si la machine est bien huilée, la partie est jouable sachant que le vieux parti a plus d'un tour dans son sac pour damer le pion à ses adversaires politiques. Mais le véritable enjeu se situe dans le choix des hommes. Belkhadem a pris la précaution de ne rien laisser au hasard. Il veut, à la fois, donner un nouveau souffle au parti en lui injectant un sang nouveau, choisir les hommes et les femmes qui partent pour gagner, garder le fil conducteur entre les nouveaux et les anciens, en établissant une synergie entre l'expérience et la compétence. En somme, une vue d'ensemble, souhaitée par Belkhadem, qui voudrait que le Parlement -du moins le groupe parlementaire du FLN- issu du scrutin du 17 mai prochain donne une élite apte à insuffler une nouvelle dynamique à la classe politique dans le sens d'une meilleure prise en charge des dossiers en attente de traitement. L'opération de dépôt de dossiers au niveau du FLN prend fin cet après-midi. Elle sera suivie par une seconde étude dans les mouhafadhas, sous la coupe des superviseurs délégués par la direction. Les dossiers seront regroupés au siège national dès lundi. L'instance exécutive se réunit les 15 et 16 pour adopter la stratégie électorale. Elle sera suivie par une rencontre d'information destinée à donner aux animateurs de campagne les outils et moyens pour agir et convaincre. Dès lors, on entrera dans la dernière phase: la finalisation du traitement des dossiers de candidature et le coup d'envoi de la campagne électorale.