Genèse Tout a commencé au mois de mars 2003 quand le FLN a organisé son 8e congrès, sous la houlette de Ali Benflis, secrétaire général du parti et chef de gouvernement. «Veillez à son indépendance et veillez à ce qu?aucune tutelle ne s?exerce sur lui», avait-il déclaré à des militants enthousiastes qui l?avaient applaudi. Le FLN venait de sortir victorieux des derniers scrutins : les législatives du mois de mai et les locales d?octobre 2002 ; ce qui l?a alors consacré principale force du pays, balayant ainsi les islamistes et le RND. sitôt le mot de l?autonomie lancé que des rumeurs ont couru quant à une mésentente entre le président de la république et son chef de gouvernement. Ce qui a obligé ce dernier, à partir de Nouakchott, où il se trouvait en visite, à les démentir. quelques jours plus tard, Ali Benflis est limogé de son poste de Premier ministre et le différend qui a opposé les deux hommes ne tarde pas à connaître un prolongement au sein de la base militante, divisée entre partisans de Benflis et pro-Bouteflika. Le conflit prend alors des allures de compétition autour de la future présidentielle. Les kasmas de l?ex-parti unique sont alors sommées de se déterminer par rapport aux deux hommes. Les partisans de Bouteflika y trouvent leur compte en dressant chiens dobermans et en appelant à la rescousse Abdelkader Hadjar pour s?attaquer au kasmas adverses. La tension monte d?un cran lorsque Benflis lance un appel pour une marche à Alger. Alors que ce dernier est revenu sur sa décision, le camp adverse adresse des recours au ministère de l?intérieur et demande l?annulation des résultats du 8e congrès. Quelque temps après, les pro-Bouteflika créent le Mouvement du redressement du FLN, qui sera confié à Abdelaziz Belkhadem, ministre d?Etat et ministre des affaires étrangères. Ce mouvement se fixe comme objectif immédiat d?ôter toute légitimité à Ali Benflis. Ouyahia ne tarde pas à se débarrasser des ministres de Benflis, dont on disait qu?ils paralysaient l?action de son cabinet. Sous la pression des événements, Benflis rend publique son intention d?avancer la date de la tenue du congrès extraordinaire de son parti. Le temps s?accélère. Le ministre de l?intérieur donne son accord de principe avant de se raviser. Une interdiction de tenir le congrès extraordinaire tombe et le FLN qui n?a jamais goûté à la clandestinité depuis la guerre de libération nationale est contraint de tenir ses assises pendant la nuit pour désigner, pour la première fois de son histoire, son candidat à la présidence de la république dans le cadre pluraliste.