Un mort et plusieurs blessés parmi les citoyens et plusieurs gendarmes gravement atteints. De violents affrontements et pas des moindres ont éclaté, hier, dans la petite localité de Kaïs, relevant de la wilaya de Khenchela. Selon des sources locales, il y aurait deux morts et neuf blessés par balle parmi les citoyens. Les services de la Gendarmerie nationale confirment le décès d'une personne et de 6 blessés par balle. Les faits se sont déroulés, la veille sur la route nationale qui traverse le village de Kaïs, menant au chef-lieu de la wilaya. Les services de la Gendarmerie nationale, qui ont dressé un barrage, avaient identifié un chauffeur à bord de son véhicule comme étant un contrebandier qui avait pour activité l'acheminement de produits alimentaires de la Tunisie vers l'Algérie. Sommé de s'arrêter, l'individu a préféré forcer le barrage, usant de son arme, l'un des gendarmes tira en direction de ce dernier qui répond au nom de Bellala. Atteint, il meurt sur le coup. C'est alors que la population de la région s'était organisée, hier dès les premières heures, en un temps record et a provoqué une émeute des plus violentes. Des dizaines de personnes étaient sorties, hier, dans la rue pour protester contre ce qu'elles ont appelé une «bavure» et étaient décidé à faire beaucoup de bruit, menaçant de commettre l'irréparable. Comme cela est devenu une tradition, les émeutiers n'ont pas tardé à bloquer la route nationale à l'aide de troncs d'arbres, de pierres et de pneus enflammés. La route, à l'heure où nous mettons sous presse est toujours bloquée. La foule s'est acharnée sur les éléments de la Gendarmerie nationale empêchés de faire leur travail. Les émeutiers n'ont pas hésité à utiliser tous les moyens pour atteindre les gendarmes. Ces derniers très remontés, ont usé de leurs armes faisant, selon les citoyens, trois morts y compris celui neutralisé au barrage et neuf blessés par balle. Les services de la gendarmerie confirment, quant à eux, un mort et six blessés. Ces derniers comptent plusieurs gendarmes blessés dont certains sont dans un état critique. Les mêmes services ont usé également de bombes lacrymogènes. Ce n'est pas la première fois que des affrontements éclatent à Khenchela, une wilaya qui compte parmi les plus pauvres. Au printemps 2001, la ville avait été le théâtre d'une colère ayant atteint son paroxysme et vu plusieurs émeutiers arrêtés. L'événement avait contraint le ministre de l'Intérieur à se déplacer sur les lieux pour prendre en charge les doléances de la population de Khenchela. Il faut préciser que, paniqués, les gendarmes ont tiré de façon incontrôlable. Les effets des bombes lacrymogènes ont atteint des maisons situées sur le périmètre, provoquant le désarroi. Les émeutiers menacent de revenir à la charge. L'émeute a laissé place à des traces de destruction. Le calme ne semble pas vouloir s'installer, même à l'heure où nous mettons sous presse.