A leur actif plusieurs vols de véhicules, quatre «faux barragistes» ont été condamnés, hier, par le tribunal de Tizi Ouzou, dont un par contumace, hier, près la cour de justice de Tizi Ouzou. En effet, lors de l'audience, le président du jury a appelé cinq accusés à la barre pour répondre des griefs ayant trait, notamment, à la création d'association de malfaiteurs et de vol qualifié. Tour à tour, les mis en cause ont nié en bloc les différents chefs d'inculpation retenus à leur encontre. Les faits remontent, selon l'arrêt de renvoi, aux mois d'octobre, novembre et décembre 2005, et portant essentiellement sur le vol de cinq voitures, subtilisées lors des faux barrages dressés à Boubhir, Coucou et Tifraout, dans la commune d'Aït Yahia, à une cinquantaine de kilomètres au sud-est du chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou. En outre, lors de son témoignage, l'une des victimes, qui s'est fait délester de sa Peugeot Partner, raconte: «Il était environ 21h, quand j'ai trouvé une Peugeot 205 stationnée et à l'intérieur deux personnes que je n'ai pas pu reconnaître, qui étaient en train de communiquer à l'aide d'un portable. A 400m environ de la Renault 205, je tombe devant une route obstruée de blocs de pierres. Puis, des individus armés de Simonov et encagoulés surgiront pour me prendre mon véhicule. C'est un endroit bien calculé.» Un autre père de famille, victime lui aussi, a réussi à forcer le faux barrage et à sortir miraculeusement indemne. «J'avais mon sang-froid. Effectivement, moi aussi, j'ai trouvé la Peugeot 205 à quelques encablures seulement du faux barrage, dressé à Tafraout, à 7 km de mon domicile. A quelques mètres du faux barrage, un enfant me faisait signe pour que je m'arrête. Je ne savait pas s'il s'agissait d'un avertissement pour me suggérer de rebrousser chemin. Mais je ne me suis pas arrêté, car j'ai eu peur. Et en contournant un virage, je tombe sur un groupe d'individus armés de couteaux et de fusils ayant bloqué la route avec des pierres que j'ai dû forcer pour échapper aux malfrats», a-t-il précisé. De son côté, le président du jury s'est interrogé: «Pourquoi la Peugeot 205 est toujours à quelques mètres du faux barrage?» Par ailleurs, lors de son réquisitoire, le procureur a requis la perpétuité à l'encontre de quatre mis en cause, dont un est toujours en fuite. Toutefois, après délibérations, l'accusé principal et deux de ses acolytes ont été condamnés à dix ans de prison ferme, tandis que pour l'accusé en fuite, le tribunal a maintenu la peine prononcée par le parquet. S'agissant des autres accusés, ces derniers ont bénéficié d'un acquittement.