La Bulgarie veut, en deux mots, faire meilleure figure auprès des anciens pays partenaires de l'ex-Urss. La commission mixte algéro-bulgare, à l'arrêt depuis 18 ans, a été relancée, hier à Alger, lors d'une session-réanimation présidée par Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau. La chute du Bloc communiste a été le début d'une mauvaise passe. Depuis, les nouveaux Etats issus de l'ex-Urss, dont la Bulgarie, ont perdu le pied dans la reconstruction de leurs relations avec les autres pays. C'est le cas de la Bulgarie, nouveau membre de l'Union européenne, qui tente de renouer les liens économiques et politiques avec l'Algérie. Il y aura indubitablement du pain sur la planche. Les échanges commerciaux entre l'Algérie et la Bulgarie sont insignifiants. Abdelmalek Sellal annonce un volume qui ne flirte qu'avec la barre des 10,6 millions de dollars. Désormais, Sofia devra assurer une double option, celle de membre de l'UE et celle d'un nouvel Etat, en quête de sa reconstruction économique et politique. jeter le pont entre Alger et Sofia, dont les intentions ont été, des années durant, remises au congélateur, constitue à l'heure actuelle la finalité de la 18e session de la commission mixte algéro-bulgare. Cette session intervient dans une «conjoncture particulière et tout à fait favorable à la relance et au renforcement de la coopération bilatérale», laissa entendre le ministre des Ressources en eau. La présence du ministre de l'Economie et de l'Energie de la République de Bulgarie n'est pas fortuite. Accompagné de quelques hommes d'affaires, l'envoyé spécial de Sofia table sur l'obligation de résultat. Ces hommes d'affaires comptent investir principalement dans les domaines de l'énergie, premier fantasme de tous les pays européens, ainsi que dans l'agriculture et les transports. Le ministre des Ressources en eau offre une quatrième opportunité, celle d'investir dans son secteur. Avec un programme de l'ordre de 12 milliards de dollars, il y a bel et bien de quoi provoquer l'intérêt des Bulgares. L'Algérie fait cas aussi du savoir-faire, de l'ingénierie et de l'expertise bulgares, à en croire Abdelmalek Sellal. La Bulgarie a perdu trop de temps, pendant que l'Algérie oeuvrait à éliminer le fléau terroriste. L'heure est au redémarrage des compteurs. Mais que pourra apporter la Bulgarie pour l'Algérie et son économie en particulier? Abdelmalek Sellal annonça, à mi-voix, la possibilité également d'un partenariat dans le domaine de la défense. Pas un détail de plus.