Elles représentent près de 45% de l'ensemble des candidats du parti de Hanoune. Louisa Hanoune a annoncé hier la couleur. Dans son allocution d'ouverture de la session extraordinaire du comité central du PT, consacrée à l'élaboration des listes et du programme électoraux, elle a indiqué que «14 femmes sont têtes de liste au PT. Mais là où elles ne sont pas premières, elles sont classées deuxièmes, sauf pour une liste où une candidate est classée troisième», précise-t-elle comme en s'excusant à cette dernière qui déroge à la règle pour certaines contraintes restées inexpliquées. Le PT est loin d'être un parti féministe ou sexiste, tente-t-elle d'expliquer. Elle estime que les femmes choisies ont des compétences certaines. Même si beaucoup parmi elles n'ont aucune expérience politique, «elles vont apprendre à parler devant les foules», lance-t-elle avec un brin d'optimisme. Autre détail: l'âge des candidats varie entre 28 et 50 ans. Hanoune semble avoir bien calculé son coup cette fois-ci. Elle sait que les femmes représentent plus de la moitié d'un électorat sensiblement jeune. Elle fait, alors, le pari difficile en allant récupérer cette majorité silencieuse qui n'appartient visiblement à personne. Elle fait du «positionnement» politique en tablant sur un électorat potentiel dont personne n'est en mesure de situer les tendances de vote. En ciblant les femmes et les jeunes, elle met la main sur des gains incommensurables qu'elle peut engranger en choisissant au préalable ses objectifs. Comme elle peut gagner gros par cette prouesse inédite, si on exclut les tentatives antécédentes de partis insignifiants. Pour le moment, les listes finales du PT ne seront connues que mardi. Hanoune garde la primeur jusqu'à mardi prochain. Mais on croit savoir que la porte-parole du PT va conduire la liste d'Alger contre Ouyahia. Ce sera une partie de plaisir pour la dame-députée qui s'est inscrite en faux contre toutes les déclarations émanant de son concurrent quand il était à la tête du gouvernement et qui représente, aujourd'hui, une proie facile devant la voracité d'une Hanoune prête à placer la barre très haut en matière d'éthique en politique. Hanoune a fait une plaidoirie en faveur de Ali Aoun, ex-patron de Saidal. Elle estime qu'il s'agit d'une cabale destinée à saper les fondements de l'entreprise publique. Elle met beaucoup de verve pour le défendre, autant que les autres inculpés dans l'affaire Khalifa, qui ne sont que des «lampistes». Aoun est, selon elle, victime d'une machination, d'une politique douteuse parce qu'il «a refusé d'accompagner, en décembre dernier, Temmar à Paris». L'explication de Hanoune est simple et édifiante: «Aoun n'a pas profité de la guerre, comme les seigneurs de la guerre qui se sont bâtis des châteaux. Il n'a pas volé. Il y a seulement la voiture...qu'il a payée. La réalité est qu'il existe une mafia du médicament, comme en Inde, qui veut casser la production nationale. Celui qui fabrique l'insuline et Tamiflu dérange beaucoup de gens. Il faut l'abattre», poursuit-elle. Quand ses 4500 employés le soutiennent, cela a un sens, conclut-elle. Elle plaide également pour la cause de Sidi Saïd qui s'apprête à prendre à bras-le-corps la cause palestinienne. Revenant sur le thème des élections, la première responsable du PT révèle que beaucoup de milliardaires viennent au parti offrir leurs services contre une place sur les listes du PT. Elle cite le cas d'une militante qui a pris peur tant le pseudo candidat l'a suivie depuis l'aéroport en brandissant son dossier de candidature. «Certains font de la persécution. Toute honte bue, ils viennent jusqu'au siège faire leurs propositions. Ils veulent une place à l'APN pour élargir leur pouvoir. Ils font un investissement. D'autres vont et viennent de ou vers d'autres partis. Il n'y a plus de partis, ils ne respectent plus les partis; pourvu qu'ils figurent sur les listes. C'est dire que l'état de décomposition de la classe politique est à un stade très avancé», conclut-elle.