A l'ouverture, hier, de la session extraordinaire du comité central du Parti des travailleurs (PT), la secrétaire générale du parti, Louisa Hanoune, a lancé un appel à la classe politique et aux autorités du pays pour ouvrir un débat « profond » pour mesurer l'ampleur réelle de l'attentat de Batna qui, souligne-t-elle, marque « un pas qualitatif dans la besogne de destruction de l'Algérie ». Elle indique que la tentative d'assassinat du président Bouteflika est une « question politique et de survie de la nation » et qui a besoin d'un élan de toute la population. Pour Mme Hanoune, depuis l'attentat du 11 avril qui avait visé le Palais du gouvernement jusqu'à celui de Batna, c'est l'Etat qui est ciblé. Elle rappelle l'épisode funeste de l'assassinat du président Boudiaf qui avait débouché sur la destruction de l'économie nationale et l'hégémonie des institutions financières internationales sur les richesses du pays. Mme Hanoune explique les derniers attentats terroristes par la situation géostratégique de l'Algérie et ses positions concernant l'occupation de l'Irak, la question palestinienne, le Darfour et son refus d'abriter une base militaire étrangère dans le Sud. « Cela ne veut pas dire qu'on n'a pas de problèmes internes », rétorque-t-elle, ajoutant que « les problèmes existent, les solutions existent, mais elles doivent être algériennes ». Elle affirmera que sans une complicité intérieure, les attentats qui ont eu lieu depuis le 11 avril n'auraient pas pu réussir. En outre, s'interrogeant si la réconciliation nationale a abouti ou non, elle répond que la situation sécuritaire s'est beaucoup améliorée depuis 1998, en répondant, toutefois, au chef du gouvernement que la couverture politique n'est pas « totalement » levée aux terroristes. « Il y a des problèmes politiques pendants », explique-t-elle. Pour Mme Hanoune, la naissance de la branche Al Qaïda au Maghreb islamique s'est faite dans des sites internet des services secrets étrangers. La SG du PT a enchaîné sur le chapitre économique, en dénonçant la cession des entreprises nationales à des sociétés étrangères fantômes (sans adresse), comme c'est le cas de CNAN groupe. « Les privatisations engendraient des conflits armés et aujourd'hui elles produisent du terrorisme », dira-t-elle, citant les cas de la Côte d'Ivoire, le Zaïre et la Somalie. « Nous n'allons pas nous taire sur les supposés investissements étrangers quelle que soit leur nationalité, même arabe » a entonné Mme Hanoune. Par ailleurs, elle a commenté les marches et meetings de dimanche dont la mobilisation était « timide » car cela a été organisé dans la précipitation, en qualifiant la société civile d'une « nébuleuse ». L'élaboration des listes électorales du PT pour les prochaines locales a atteint un stade de 64% au niveau national, affirmera-t-elle.