L'identification des sept Français d'origine maghrébine détenus à Guantanamo, comme faisant partie du groupe d'activistes islamistes, arrêtés peu avant l'ouverture de la Coupe du monde en France en 1998, relance le débat sur l'efficacité de la coopération antiterroriste entre Paris et Alger. En effet, les autorités algériennes, qui avaient souvent coopéré avec les services de renseignement français sur le démantèlement des réseaux de soutien au terrorisme en France, s'interrogent aujourd'hui sur les raisons qui ont poussé la DST (Direction de surveillance du territoire) à relâcher ces activistes après avoir établi qu'ils avaient des liens étroits avec le GIA. Ces sept Français, dont la plupart sont d'origines algérienne et marocaine, ont été interpellés par les forces afghanes, pakistanaise et américaine dans les zones frontalières entre l'Afghanistan et le Pakistan. Après avoir été interrogés par les agents américains de la CIA et de l'armée, ils sont suspectés d'appartenir à l'organisation Al-Qaîda du suspect n°1 des attentats antiaméricains du 11 septembre, Oussama Ben Laden, et sont actuellement en détention dans le camp de Guantanamo avec plus de 300 autres prisonniers. C'est en 1998 que ces activistes islamistes ont été arrêtés pour la première fois lors d'un coup de filet des services de la DST et de la Dgse et ce, afin de prévenir tout attentat susceptible d'ébranler la France, qui accueillait, durant un mois, la Coupe du monde de football. Passé l'événement, ils ont été relâchés, réorganisant les cellules terroristes et islamistes dans l'Hexagone. Si le Quai d'Orsay n'a pas confirmé l'identité de tous ces détenus de nationalité française, en revanche, deux d'entres eux avaient déjà été formellement identifiés. Il s'agit de Mourad Benchellali (21 ans), originaire de Vénissieux, banlieue lyonnaise, et Brahim Yadel (30) né dans le département de Saint-Denis. La confirmation des cinq autres identités, données pour sûres par les services spécialisés, se fera après la visite d'une mission du Quai d'Orsay à Cuba, dans les prochains jours. Il s'agit de Hawari Mustapha Abderrahmène, Nizar Sassi, Redouane Khalid et Khaled Ben Mustapha, tous ayant fait l'objet de relevés d'empreintes digitales lors des interpellations de 1998. Un groupe auquel il faudrait ajouter Imad Kanouni, ce Français d'origine marocaine qui n'a jamais été interpellé en France, mais qui était connu des services français comme un activiste islamiste. Quoi qu'il en soit, ce nouvel épisode des activistes islamistes français inquiète sérieusement les services de la lutte antiterroriste européens, plus particulièrement les Français.