La décision d'extrader l'ex-golden boy algérien, Abdelmoumene Khalifa, est rendue possible grâce aux accords liant la Grande-Bretagne et l'Algérie, lesquels prévoient une coopération judiciaire, entre autres, cette procédure. Ces accords permettent ainsi aux pays concernés de faire aboutir les procédures de jugement des personnes mises en cause et qui se sont retrouvées, d'une manière ou d'une autre, en dehors des frontières de leur pays d'origine. Outre la Grande-Bretagne, l'Algérie est liée par l'entraide judiciaire à d'autres pays. Ce qui a permis à nombre de ses ressortissants d'y être extradés. Ainsi, le 22 avril, un autre Algérien, Mustapha Labsi, 39 ans, a été extradé de Slovaquie vers l'Algérie, son pays d'origine, où il a été condamné, tout comme en France et en Grande-Bretagne pour «liens avec des réseaux terroristes». En Algérie, M. Labsi a été condamné par contumace à la prison à vie alors que sa demande d'asile a été refusée par la Cour suprême de Slovaquie. Détenu dans ce pays depuis 2007, il était marié à une Slovaque, mais le divorce a été prononcé récemment et la justice lui a refusé le droit de voir son fils. «Labsi n'encourt pas la peine de mort et nous disposons de garanties diplomatiques qu'il ne soit pas menacé de torture», avait précisé un communiqué, publié à Bratislava par le ministère de l'Intérieur slovaque en riposte aux inquiétudes exprimées par ses défenseurs. En mars dernier, la Belgique a répondu favorablement à la demande d'extradition introduite par le Maroc à l'encontre d'un ressortissant algérien qu'il a accusé d'avoir projeté de commettre des «actes terroristes» en liaison avec le réseau islamiste du Belgo-Marocain Abdelkader Belliraj. Le ressortissant algérien -dont l'identité n'a pas été précisée- «a été remis par les autorités belges» et «écroué à la prison de Salé» (ville jumelle de Rabat), avait alors indiqué l'agence marocaine MAP, sans préciser la date de son extradition. Le tribunal antiterroriste de Salé, rappelle-t-on, avait condamné en juillet «à la prison à vie» l'Algérien faisant partie des 35 membres du réseau Belliraj et ce, pour «atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat et meurtre avec préméditation». Les peines vont d'une année de prison avec sursis à la perpétuité. Quelques mois plus tôt, un ex-détenu de la tristement célèbre prison de Guantanamo, l'Algérien Saber Lahmar, 39 ans, après avoir été «blanchi de tout soupçon» de terrorisme depuis plus d'un an, avait quitté le sol américain pour la France. Saber Lahmar est le dernier des cinq Algériens arrêtés fin 2001 et dont un juge fédéral américain a ordonné la libération, le 20 novembre 2008, à être effectivement libéré. Avant lui, un autre détenu, Lakhdar Boumediene, avait été libéré en France le 15 mai 2009. Mustapha Hamlili et Abderrahmane Houari, qui font également partie des ex-détenus de Guantanamo, ont été extradés à leur tour mais vers leur pays d'origine pour y être jugés par un tribunal algérien pour «appartenance à un groupe terroriste qui active à l'étranger». Ce ne sont là que des exemples parmi tant de cas d'extradition d'Algériens associés dans des affaires de terrorisme et d'implication dans des attentats exécutés ou en projection en Europe et aux Etats-Unis. M. C.