Le peintre vouait une affection particulière à cette ville Un hommage à titre posthume a été rendu, avant-hier à Relizane, à l'artiste-peintre M'hamed Issiakhem, à l'initiative de l'association des arts culturels et la direction de la culture. Cette manifestation à laquelle ont été conviés un représentant du ministère de la Culture, la veuve du défunt et un grand nombre d'artistes, a permis de mettre en avant les qualités de l'artiste qui s'était installé, au début des années trente du siècle dernier, avec sa famille, dans la capitale de la Mina pour y vivre pendant 13 années. L'ami d'enfance du défunt, M.Yacine Damerdji, a donné un aperçu de la vie d'Issiakhem et l'accident qui lui a coûté l'amputation de son bras gauche, déchiqueté par l'explosion d'une grenade qu'il avait trouvée dans un camp militaire américain dans la région. L'orateur a rappelé au cours de cette rencontre, les premiers pas d'Issiakhem dans le monde de la création picturale et ses études à l'Ecole des beaux-arts d'Alger et de Paris au cours des années cinquante, pour devenir un artiste émérite et une référence pour les plasticiens, tant à l'échelle nationale qu'internationale. M.Damerdji évoquera la vie militante du défunt qui avait rejoint, très jeune, les rangs des scouts à Relizane, prêté main forte aux jeunes Algériens émigrés qui désiraient rejoindre les rangs de l'ALN et sensibilisé les intellectuels français sur la justesse de la cause de l'Algérie combattante. «Les toiles qu'il avait réalisées à cette époque étaient un véritable hymne à la Révolution algérienne et un témoignage poignant sur les atrocités commises par les soldats de l'occupation», a-t-il souligné. Dans une déclaration à l'APS, la veuve du défunt a rappelé que la ville de Relizane jouissait d'une estime particulière chez l'artiste. «Elle constitue une étape importante dans sa vie de création, puisqu'elle lui avait permis de remporter son premier Prix pour un tableau qu'il avait peint alors qu'il n'était âgé que de 14 ans. La région, qui avait à l'époque connu de grands événements culturels et révolutionnaires, a influencé sa personnalité», a-t-elle indiqué. Des cadeaux ont été remis à la veuve et aux amis du défunt à l'occasion de cette rencontre, marquée par l'organisation d'une exposition des toiles de M'hamed Issiakhem et des oeuvres des étudiants de l'Ecole des beaux-arts de Mostaganem et par une visite de l'école primaire de la Place de la mosquée au centre-ville où avait étudié le défunt et la maison et le hammam de sa famille. M'hamed Issiakhem qui avait vu le jour le 17 juin 1928 à Djennad, près d'Azzefoun dans la wilaya de Tizi Ouzou, était très prolifique. En 1956, il avait obtenu en sa qualité d'ergothérapeute (thérapie par le travail), le prix de la Croix Marine. D'autres prix ont jalonné la vie de cet artiste décédé le 1er décembre 1985, comme Le prix de la Casa Velasquez (Madrid) en 1958, le Prix du festival international du film au Caire pour le film Poussières de juillet 1967, la Médaille d'or à la Foire internationale d'Alger, en 1973, le 1er Simba d'or 1980, distinction de l'Unesco pour l'Afrique, à Rome, la médaille du Vatican en 1983 et une citation à l'Ordre de la Nation en 1987, en Algérie.