L'équipe des Canaris ne devrait rien craindre de cette histoire. Ce qu'il est convenu, désormais, d'appeler «affaire Harkat» du nom du joueur de la JS Kabylie objet de réserves formulées par le dirigeants du CR Belouizdad au sujet de sa participation au match qui a opposé ces deux clubs le jeudi 29 mars au stade de Tizi Ouzou et ce, pour le compte de la 24e journée du championnat de la division1, semble se transformer en affaire de la saison tant elle fait parler d'elle en ce moment. Il faut bien convenir qu'il ne s'agit pas de n'importe quel dossier puisque touchant deux de nos clubs les plus célèbres et l'un des deux, la JSK, risque de perdre gros dans l'histoire, puisqu'il pourrait rater, ni plus, ni moins, que le titre de champion d'Algérie s'il venait à perdre cette rencontre qu'il avait gagnée sur le terrain (1-0). Nous avons largement relaté les faits de l'affaire dans notre édition de mercredi et nous avons, en cette circonstance, indiqué qu'il y a de très fortes chances que le match soit homologué en son résultat, à savoir que la JSK ne perdra pas la victoire qu'elle a enregistré sur le terrain. Pourquoi? Tout simplement parce qu'un cas similaire a eu lieu il y a trois saisons de cela à l'occasion d'un match entre le RC Kouba et le CA Batna. Les Batnéens, qui avaient aligné un joueur, supposé suspendu par les Koubéens, avait été sanctionnés par la ligue nationale et privés de la victoire qu'ils avaient obtenue sur le terrain. Ils avaient fini par être rétablis dans leur droit par la commission fédérale de recours qui avait estimé qu'un club n'avait pas à payer pour une erreur commise par un arbitre. Et une omission par celui-ci est une erreur. Un dirigeant du CRB est intervenu hier à la radio nationale pour faire valoir l'article 108 des règlements généraux du football algérien. A notre humble avis il aurait dû se garder de faire référence à ce texte car, au lieu d'apporter de l'eau au moulin des revendications du Chabab, il fait apparaître que la JSK n'a commis aucune erreur pouvant lui nuire. Cet article dit ceci: «tout fait omis sur la feuille de match ou ayant lieu après la remise de celle-ci doit faire l'objet d‘un rapport complémentaire et porté à la connaissance des clubs concernés dans les 48 heures, par les ligues concernées». Si rapport complémentaire il y a, il ne peut être fait que par l'arbitre ou le délégué du match et le rapport est transmis à la ligue nationale qui le porte à la connaissance des clubs (ici la JSK et l'OMR puisque c'est lors du match aller ayant opposé ces deux clubs que l'arbitre, M.Haïmoudi, avait omis de signaler sur la feuille de match le carton jaune qu'il avait infligé, en cours de rencontre, à Harkat). La JSK n'ayant pas été informée de cette omission par la ligue nationale, comment peut-on lui reprocher d'avoir triché? Ajoutons que les dirigeants de la JSK sont allés au siège de la télévision nationale mercredi et ont pu obtenir le film de la séquence montrant que M.Haïmoudi avait bien infligé un avertissement à Harkat. Partant du fait qu'on ne peut pas interpréter de deux façons, des textes qui sont restés les mêmes, pour deux affaires similaires (affaires RCK-CAB et JSK-CRB), que l'article 108 des règlements généraux plaide pour la JSK et que les images du match OMR-JSK vont dans le sens d'une bourde de M.Haïmoudi, il y a tout lieu de dire que le club de la Kabylie ne risque rien dans cette affaire. Cela d'autant que la FIFA invite les fédérations qui lui sont affiliées à se référer aux images vidéo pour traiter des affaires de discipline ou de réglementation en dehors des histoires portant sur des faits techniques. Ceci dit, il est sûr que ce dossier finira au niveau de la FAF car chacun des deux clubs ira en recours s'il s'estime lésé. Enfin, on ne manquera pas de se demander ce qu'il adviendra de M.Haïmoudi. La logique voudrait qu'il soit sanctionné car il a été l'auteur d'une erreur impardonnable pour un arbitre international comme lui. Mais allez savoir de quoi est capable la DTNA qui pourrait dire que finalement la bourde n'était pas aussi importante que cela.