Quelque 300.000 mille sachets noirs ont été incinérés, hier, à Alger. Le sachet en plastique est en passe de devenir la bête «noire» de M.Chérif Rahmani, ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire. Il ne veut plus les voir traîner dehors du fait qu'ils «empoisonnent» l'environnement, tout comme il ne tient absolument pas à ce que ces sachets fassent irruption à l'intérieur des ménages, car cela est nocif pour la santé publique. Depuis la signature de l'accord entre la tutelle et les producteurs de sachets en plastique, en date du 25 mars 2005, soit déjà un peu plus de deux années, ce fameux sachet noir continue de meubler le «décor» des Algériens. C'est comme s'il s'entête à ne pas disparaître, et ce, malgré l'engagement des patrons des unités de production -dans le sillage de leur adhésion à l'action prônée par le ministre de l'Environnement-, à ne plus produire ce genre de sachet à compter du premier jour de l'année 2006. Pour autant, Chérif Rahmani ne désespère pas et persiste à batailler contre vents et marées pour l'élimination pure et simple du sachet noir. Et pour preuve: le département qu'il chapeaute a procédé, au début de l'année en cours à la confiscation de pas moins de 5 millions de sachets à travers tout le territoire national. Combien sont-ils les sachets de couleur noire, qui ont échappé à cette campagne massive de saisie et qui constituent, de surcroît, un danger, sinon une menace pour les citoyens et l'environnement? Personne, y compris Chérif Rahmani lui-même, ne pourra répondre, hélas, à cette question. En tout état de cause, le ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire a supervisé hier une opération «symbolique» d'incinération de 300.000 sachets noirs sur les 5 millions de sachets confisqués au niveau du siège de l'Entreprise de chaudronnerie et de ferblanterie d'Alger (Ecferal). L'objectif de cette opération vise, selon M.Cherif Rahmani, à «donner un signal fort à ceux qui continuent de fabriquer ce genre de sachets», a- t-il indiqué avant d'ajouter que la loi (celle interdisant la fabrication des sachets noirs, ndlr) sera appliquée dans toute sa rigueur pour protéger la santé du citoyen. M.Rahmani s'est félicité, en outre, que l'opération d'incinération se soit effectuée sans aucune incidence sur l'environnement, relevant que le recyclage des déchets est un créneau créateur d'emplois et représente en Algérie un marché de trois cent cinquante milliards de DA. La production de sachets en plastique noirs a été interdite à compter du 1er janvier 2006, rappelle-t-on. Un plan d'action a été mené à travers le territoire national afin de sensibiliser les producteurs et les utilisateurs sur le bien- fondé de la normalisation de l'emballage, a-t-on indiqué au ministère de tutelle. En ce sens, l'application progressive de ce dispositif a abouti, en 2006, selon les statistiques fournies par le ministère, à la fermeture de 11 unités de fabrication, la confiscation de plus de quatre millions de sachets ainsi que la verbalisation de 247 producteurs ayant reçu des mises en demeure.