Les attentats de mercredi dernier sont une preuve de plus que le terrorisme est un phénomène planétaire. Les attentats suicide de mercredi dernier, ayant ciblé le Palais du gouvernement et le commissariat de police de Bab Ezzouar, ont été largement commentés par la majorité de la presse internationale. De par le monde, l'avis est unanime: cet acte abominable porte la signature de la sinistre organisation Al Qaîda du Maghreb islamique, filiale du réseau terroriste du tristement célèbre Oussama Ben Laden. Dans son éditorial, Le Figaro estime que les attentats d'Alger viennent comme pour confirmer que l'ensemble de la planète est menacé par la nébuleuse d'Al Qaîda, à commencer par la France. L'éditorialiste de ce journal souligne la nécessité de porter une aide aux pays du Maghreb pour annihiler le phénomène du terrorisme. «Manifestement pris de vitesse, l'Algérie, le Maroc et la Tunisie ont besoin de toute l'aide qu'ils pourront recevoir pour y faire face et contribuer à notre propre sécurité» écrit Le Figaro. Il en est de même pour le journal Le Monde, pour qui, les attentats d'Alger rappellent à l'Europe, et en particulier à la France, que le danger d'Al Qaîda est tout proche. Aussi, dans son édition de jeudi, ce journal affirme que la filiale Al Qaîda au Maghreb n'est pas une simple affabulation, mais une réalité. Cela est confirmé par plusieurs indices, à commencer par le recours de la sinistre organisation à des kamikazes. «Jusqu'à maintenant, à une exception près, aucun groupe algérien d'islamistes armés n'avait eu recours à des kamikazes, alors que c'est le mode d'action habituel de la nébuleuse Ben Laden». La même analyse est réitérée par le Washington Post. S'appuyant sur l'analyse de Hugh Roberts, écrivain et spécialiste de l'Afrique du Nord, le journal estime que ce qui prouve que l'attentat terroriste n'est pas l'acte des groupes armés algériens, c'est le fait de recourir à une nouvelle tactique, celle des kamikazes. «Les groupes armés algériens utilisent des procédés d'attaques classiques, mais jamais ils n'ont recours aux attentats suicide». Tout comme le journal sus-cité, l'ensemble de la presse écrite américaine de jeudi a rapporté le triste événement en mettant l'accent sur l'ampleur des dégâts et les menaces qu'une telle résurgence de la violence terroriste représente, non seulement pour la stabilité de l'Algérie, mais aussi de toute la région. Le constat est le même chez les chaînes radio et de télévision américaines qui ont ouvert les bulletins de mercredi sur les attentats d'Alger. Le journal londonien Echark El Awsat, de son côté, fait un compte rendu sur la situation, tout en mettant l'accent sur les commanditaires de cet acte ignoble, en l'occurrence Al Qaîda du Maghreb. Sur son site Internet, le journal ouvre un forum spécial dans lequel les internautes du monde entier échangent leur point de vue sur l'événement, en condamnant cet acte criminel. Par ailleurs, même si la presse internationale, dans son ensemble, s'accorde à dire que les attentats d'Alger sont l'acte d'Al Qaîda du Maghreb, il n'en demeure pas mois qu'au Maroc, le point de vue est tout autre. C'est ainsi que le quotidien marocain, Le Matin refuse de faire un lien entre les attentats suicide qui ont eu lieu mardi dernier à Casablanca et ceux d'Alger. «Sauf à ériger le fantasme en fait d'actualité et de vérité implacable, tout le monde s'accorde à dire que jusqu'à nouvel ordre, il n'y a aucun lien organique entre les attentats de Casablanca et ceux d'Alger, quand bien même le mode opératoire -le kamikaze suicidaire- serait similaire» écrit l'éditorialiste de ce journal dans son édition de jeudi. Selon toute vraisemblance, le monde se réveille de sa longue léthargie et cesse, de ce fait, de voir en l'Algérie un pays dangereux. Le monde est plus que jamais mis devant le fait accompli. La quasi-totalité des pays du monde croit, maintenant, dur comme fer que le terrorisme est un phénomène planétaire. Il convient, par conséquent, d'unir les forces pour l'éradiquer, mais sans pour autant l'utiliser comme alibi pour envahir les pays musulmans.