Une nation qui a besoin, encore une fois, de ses enfants qui seront à coup sûr au rendez-vous. Les attentats terroristes qui ont frappé à deux reprises la capitale, faisant 30 morts et des dizaines de blessés, n'ont pas laissé indifférente la société civile qui s'apprête, aujourd'hui, et à travers tous les chefs-lieux de wilaya, à marquer son mécontentement et son rejet de la violence terroriste. Alors qu'à Alger les autorités locales ont autorisé un rassemblement à la coupole Mohamed-Boudiaf, à l'intérieur du pays des dizaines de marches sont programmées. Comme durant tous les événements douloureux, le peuple algérien se dresse tel un seul homme pour dire non à la destruction de la nation, à son unité et à ses valeurs. Aujourd'hui, les Algériennes et les Algériens vont marcher pour dénoncer les actes terroristes qui les ont endeuillés, mais aussi pour réaffirmer leur soutien à la réconciliation nationale de l'est à l'ouest, du nord au sud, l'Algérien, qu'il soit simple citoyen, cadre ou politique s'appliquera physiquement pour dire non à la violence et conséquemment, qu'il ne cédera pas à la pression et au climat de psychose dans lequel les sanguinaires du Gspc et d'Al Qaîda veulent le plonger. «Je marcherai avec ma profonde conviction qu'on ne peut bâtir une nation sur fond de violence», disait, hier, un étudiant qui s'affairait à la confection de banderoles aux slogans antiterroristes. «Halte à la violence!» s'appliquait soigneusement à écrire une militante féminine à Béjaïa. Les préparatifs battent leur plein un peu partout dans le pays. L'enjeu est de taille, sachant toute la menace qui pèse sur la nation. Une nation qui a besoin, encore une fois, de ses enfants qui seront, à coup sûr, au rendez-vous. Toutes les associations, organisations de masse, syndicats et partis politiques se mobilisent pour montrer à l'opinion internationale que la violence n'a jamais été inhérente aux Algériens. La marche de Béjaïa s'ébranlera de l'esplanade de la Maison de la culture jusqu'au siège de la wilaya. Même scénario à Tizi Ouzou où les citoyennes et citoyens sont appelés à battre le pavé qui sépare le stade du 1er Novembre et le siège de la wilaya. Bouira, également, protestera à sa manière à travers une marche populaire. Pour leur part, les partis politiques et les associations sont déterminés à faire entendre leurs voix pour dénoncer les attentats terroristes. Selon le porte-parole du parti du Front de libération nationale (FLN), M.Saïd Bouhadja, les militants du parti seront présents en force lors du rassemblement populaire qu'abritera la coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf «pour condamner les attentats terroristes et réaffirmer leur soutien à la démarche de réconciliation nationale initiée par le président de la République». Le porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), M.Miloud Chorfi, a réitéré pour sa part «la position du RND en faveur de toute initiative nationale s'inscrivant dans le sillage de la lutte contre le terrorisme», précisant que les militants et les cadres de sa formation politique seront mobilisés pour le rassemblement d'Alger ainsi que pour les différentes marches devant sillonner les rues des wilayas du territoire national. De même pour le Mouvement de la société pour la paix (MSP), qui estime qu'il y a une grande volonté chez le peuple, la société civile et la classe politique algériens pour exprimer, avec force leur réaction unifiée contre ces attentats terroristes criminels. Pour sa part, le Parti des travailleurs (PT) a affirmé par la voix de son responsable chargé de l'information, M.Djelloul Djoudi que des contacts ont, effectivement, été établis avec l'ensemble des bureaux des wilayas, en vue de mobiliser tous les militants du PT à prendre part à ces rassemblements populaires, rappelant, à juste titre, l'appel lancé par son parti suite aux évènements tragiques de mercredi passé, «pour permettre aux citoyens de condamner d'une seule voix ces actes criminels». Par ailleurs, l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) a appelé l'ensemble des travailleurs à participer «massivement» mardi aux marches à travers le territoire national et au rassemblement prévu à la coupole du complexe olympique Mohamed- Boudiaf, pour dénoncer les actes terroristes perpétrés le 11 avril à Alger. La Centrale syndicale a réitéré, à cette occasion, sa condamnation des actes terroristes «criminels et barbares» du 11 avril, exprimant son «attachement profond» à la réconciliation nationale initiée par le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika. A noter que tous les moyens sont mis à la disposition des marcheurs. Le tout est de réussir l'événement du jour dont l'importance, aussi bien sur le plan national qu'international, n'est plus à démontrer. Le peuple algérien s'apprête aujourd'hui à relever le défi comme il l'a si bien fait à la veille de la présidentielle de 1995 lorsqu'en dépit de la menace du GIA, il s'est rendu en masse aux urnes. Le défi d'aujourd'hui est similaire à bien des égards. Le terrorisme ne vaincra pas dans notre pays.