C'est vers dix heures que la foule s'ébranla en direction du siège de la wilaya Ils étaient plusieurs centaines à rallier dès les coups de neuf heures le stade du 1er -Novembre à Tizi Ouzou, pour une marche à travers les rues de la ville, dans un acte de dénonciation et de refus du terrorisme abject qui a secoué le pays et notamment, la capitale ces jours derniers. Les travailleurs syndiqués à l'Ugta, et des membres de l'Unpa, les fonctionnaires et responsables des services de la wilaya, les travailleurs des différents services publics: APC, Poste, employés du CHU, et autres ont répondu massivement présent à la marche qui a également regroupé les militants du FLN, du RND, de l'ANR- UDR et aussi quelques militants du PT et des associations soutenant le programme du président de la République. L'APW a suspendu ses travaux pour permettre aux gens d'intégrer la marche. C'est vers dix heures que la foule s'ébranla en direction du siège de la wilaya empruntant la rue Lamali, rue adjacente à la Maison de la culture et celle parallèle à l'avenue Abane Ramdane, avant d'arriver devant la wilaya. La procession silencieuse était précédée par une voiture de la Protection civile recouverte d'un large drapeau national, ensuite ce furent les carrés des marcheurs portant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire entre autres: «Barka tazla idhamen» «Oui à la réconciliation nationale», «Non à la destruction, oui au progrès», et aussi «Avec le président pour un état fort!» et autres slogans tous en relation avec les événements sanglants qui ont endeuillé le pays. Sur les trottoirs et notamment, au niveau de la rue Lamali et de l'avenue Abane Ramdane, les badauds regardaient la foule avancer grave et soucieuse. Des jeunes gens essaient d'expliquer à un vieux monsieur le pourquoi de l'action: «C'est contre la violence» Alors à notre vieux de dire: «Oui, c'est bien, mais est-ce que cela suffit vraiment?» Puis maugréant contre les temps et certainement aussi par cette violence qui détruit petit à petit la nation, il part tête baissée, sans doute trop lourde de pensées. Des gens qui observaient la marche de loin discutent entre eux «c'est formidable de protester contre la violence mais il serait peut-être mieux que tout le monde y participe», dit l'un; le second le regarde et lâche dans un souffle «Oui, mais crois-tu qu'il faille que tout le monde marche? II n'est pas nécessaire de marcher pour être contre cette violence, chacun a sa manière de s'exprimer.» Les marcheurs continuaient à arpenter les rues et avenues de la ville. Une marche silencieuse malgré les efforts de l'un de animateurs, lequel, mégaphone en main, s'égosillait «Non au terrorisme, on est pour la réconciliation nationale.» etc Devant la wilaya, une délégation remet au wali une motion de soutien à la politique de réconciliation nationale et de dénonciation de la violence. Après avoir remis au wali, cette motion au nom des populations de la région, les marcheurs se sont dispersés dans le calme.