Les réponses aux préoccupations citoyennes n'ont pas été abordées par les différents candidats. La campagne électorale sera lancée officiellement jeudi prochain. Elle a été précédée par une précampagne, qui a permis aux citoyens de prendre tout juste connaissance de l'identité des prétendants, notamment les têtes de liste. Cette période a été marquée par des sorties publiques des listes concurrentes qui ont présenté, tout au long de la semaine passée au public via des conférences de presse ou des conférences-débats, les personnes sur lesquelles ils ont misé. L'électeur qui n'est pas pour l'heure très emballé par la chose politique, a eu à prendre connaissance avec les candidats, mais aussi avec les programmes proposés par les uns et les autres. Des programmes qui, de l'avis général, sont restés dans les généralités. S'agissant d'un mandat national, les candidats ont fait part de leurs intentions au niveau national. Réformer les institutions, amender des codes communal et de wilaya, abroger pour certains le code de la famille, augmenter les pensions...etc. Mais les réponses aux préoccupations quotidiennes du citoyen n'étaient presque pas au rendez-vous. Le développement local, la sécurité, le chômage, l'aménagement urbain sont autant de questions sur lesquelles le citoyen voudrait entendre les candidats. Or à ce sujet, il n'en fut que très peu. Il faudra, sans doute, attendre la campagne officielle pour en savoir davantage sur ces questions. Même si l'ensemble des candidats s‘accorde à dire que «le développement est tributaire de la stabilité politique», l'amorce étant faite à travers la participation presque unanime aux joutes du 17 mai, il reste que le souhait du citoyen est de voir une campagne plus portée sur la manière de prendre en charge toutes ces questions. C'est justement à ce niveau que se situe l'attente. Les questions purement politiques intéressent, certes, le citoyen mais comparées aux questions qui le touchent directement, à l'image du développement local, l'investissement, la création d'emplois, l'amélioration de son pouvoir d'achat, l'aménagement urbain, la construction de logements, l'intérêt est loin d'être le même. Les besoins sont là et ils sont nombreux. Soumise à une crise qui a duré près de cinq ans et durant laquelle le développement s'est considérablement ralenti pour ne pas dire arrêté, Béjaïa est en attente d'un nouveau souffle en matière d'investissement. Ce dernier doit justement être orienté dans le sens de la vocation de la région: le tourisme, l'agriculture, la petite et moyenne entreprise et les services. Autant de sujets que le citoyen attend de voir développer dans le discours des parties en lice avec, bien évidemment, des solutions concrètes. Les municipalités, désertées par les représentants des populations en raison de la crise politique qui y régnait, commencent à peine à reprendre du service. Le retard est si important qu'il faut bien des programmes à la hauteur. Pour une région qui aspire à devenir un pôle économique important avec un tissu industriel conséquent et une nature généreuse, Béjaïa a besoin d'une campagne réelle. Les discours stériles, les querelles et autres insultes doivent être bannis du langage politique si l'on veut réhabiliter le mandat électoral. Comment développer le tourisme, le vrai? Comment attirer davantage les investisseurs dans la vocation de la région? Comment régler les conflits et contentieux fonciers? Comment améliorer le réseau routier, véritable poumon du développement? Comment soutenir les activités du port et de l'aéroport, très souvent malmenées par des décisions irréfléchies? Autant de questions auxquelles les candidats sont appelés à répondre. C'est sur ces critères économiques que le choix sera, à coup sûr, fait car les questions idéologiques et politiques font l'unanimité. La population de Béjaïa a beaucoup donné dans ce sens. Elle attend aujourd'hui le retour de manivelle qui ne peut se faire que sur des questions touchant directement à son quotidien.