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Les planches du salut
Publié dans L'Expression le 23 - 04 - 2007

Ce petit joueur de dés au Café de la Bourse ne savait pas que la scène l'attendait...Mustapha Kateb était juste là...
Lorsque l'institutrice lui a demandé de relier la lettre «E» à la lettre «N» de sorte à en faire un seul mot, il s'est mis à se gratter la tête en cherchant la réponse qui ne viendra jamais. L'institutrice le regarda alors, non sans mépris, et lui intima l'ordre de s'asseoir.
Sid-Ali Kouiret le savait: l'école n'est pas faite pour lui; ni pour ceux qui courtisent la rue. «Ma mère travaillait chez les ´´n'sara´´ (les chrétiens), et je me suis retrouvé, par la force des choses, en train de jouer aux dés au Café de la Bourse.» C'était vers le crépuscule des années quarante. Jusque-là, Sid-Ali Kouiret ne savait pas que le destin lui préparait soigneusement le chemin vers les planches, presque malgré lui.
«J'étais un petit voyou», nous avoue Sid-Ali Kouiret en riant. «Je vouais une haine viscérale aux artistes. J'abhorrais qu'on me parle de l'art. Je trouvais ça ridicule». Parfois, il est bien «d'enfourcher» l'option du destin comme on enfourche le cheval tartare, pour expliquer certains faits. Sid-Ali Kouiret ne se doutait pas qu'il était fait pour le théâtre. Il ne savait pas que les planches le guettaient juste au petit tournant de sa jeunesse. Il ne savait pas, lui qui avait la tête ailleurs. Cette tête même qu'il a enfouie dans les dés qu'il jetait face à un adversaire entêté. Pourtant, la scène l'attendait. Elle l'attendait avec impatience. Elle l'appelait. Elle l'exigeait. «Habibi, je ne savais pas...» lance Sid-Ali Kouiret. Il ne le savait pas...Pourtant Mustapha Kateb savait y faire pour «découvrir les talents». Ce géant du quatrième art, voire l'un des piliers, savait distinguer le bon grain de l'ivraie. Il ne se trompait jamais et l'une des preuves types de ce don, c'est Sid-Ali Kouiret. Celui-ci, dès les premiers rôles qu'il a interprétés, s'est mis de plain-pied dans cet art qu'il commence à découvrir. Ce qui lui est arrivé, ressemble de près à un voyageur perdu au fin fond du désert et qui, au détour d'une dune géante, découvre une petite oasis. Au lieu de s'installer temporairement, il y a élu domicile. Les pièces, tout comme les années, qui se suivent et se succèdent, l'ont, en quelque sorte, bonifié, anobli. Kouiret laisse libre cours à son talent. C'est dans les folies de la scène qu'il découvre les génies du quatrième art en Algérie. En 1957, le Front de libération nationale crée sa troupe artistique. Vers le mois d'avril de l'année 1958, alors que la bataille d'Alger battait son plein, la troupe théâtrale du FLN est créée. Sid-Ali Kouiret, âgé alors de 25 ans, figure parmi les comédiens de l'équipe. Il jouait aux côtés de Yahia Ben Mabrouk, alias l'apprenti, son ami de toujours. Il a joué également avec Boualem Raïs, Farid Ali, Mustapha Toumi, Bouzidi, alias Moufdi Zakaria bis... La troupe de théâtre du FLN portait la voix de l'Algérie partout où elle se produisait. Le talent de ses comédiens forçait les étrangers à les respecter et à adopter la cause algérienne. Il faut citer ici l'une des pièces dans laquelle Kouiret a joué et qui a obtenu un franc succès. Il s'agit Des enfants de la Casbah, présentée en 1959. Après l'indépendance du pays, notre artiste se retrouve réellement dans son élément et donne toute la mesure de son talent. Il cultive, avec assiduité, son art. Il multiplie ses incursions sur scène, avant de se tourner vers le cinéma. Son succès fut foudroyant. Qui peut oublier cette fameuse scène du film L'opium et le bâton, réalisé par Ahmed Rachedi, en 1969, dans laquelle on nous le montre à la place du village, mains ligotées, yeux rivés sur les villageois qui l'entouraient. Il bravait silencieusement les soldats français. Qui peut aussi oublier cette voix surgie du néant lui ordonnant: «Ali, mout waqef!» (Ali, meurs debout!), au moment où un soldat lui jette un paquet de cigarettes à ses pieds en le sommant de le ramasser. Cette séquence, d'une rare intensité, est restée ancrée dans la mémoire des Algériens.
C'est depuis cette époque que Kouiret porte le sobriquet de Ali mout waqef. Artiste complet, connu et reconnu, Sid-Ali Kouiret dit ne pas avoir besoin du statut de l'artiste. «Mon statut, c'est mon public», ne cesse-t-il de répéter à chaque occasion. Aujourd'hui, il est connu de tous, de ce chauffeur de taxi à Oran, de ce citoyen de Tebessa qui l'invite à déjeuner en sa compagnie, en passant par ces jeunes d'Alger qui le saluent à chaque venelle et détour de la Casbah. C'est là la satisfaction de tous les artistes. Sid-Ali Kouiret qui n'a pas «fait l'école» montre et prouve qu'avec du talent on peut accéder à la renommée.


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