«La liberté de la presse est indispensable à la consolidation des droits de l'homme et de la démocratie», a déclaré le président. A l'occasion de la Journée mondiale de la presse, le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a tenu à rendre hommage dans son message «aux journalistes et cadres du secteur qui, dans les moments difficiles, ont payé un lourd tribut à la liberté d'informer». Tahar Djaout, Ismaïl Yefsah, Saïd Mekbel, Hamid Mahiout, la toute frêle Naïma Hamouda et tous les autres, une soixantaine de confrères, tous lâchement assassinés. La bête immonde, celle qui a voulu mettre à genoux la République, ne leur a laissé aucune chance. Elle avait soif de leur sang. Du sang de celles et de ceux qui ont décidé que l'Algérie restera debout. L'Etat leur doit reconnaissance. Tout, sauf l'oubli. Symboles de la démocratie et de la liberté d'expression, ils sont tombés en service commandé, dans l'exercice de leur fonction. Leur vie au service de la patrie. Ils ont tracé le sillon, mais le chemin à parcourir est encore long. La corporation a, désormais, besoin de se développer et l'Etat en a pris conscience. «Au-delà de sa mission traditionnelle d'information, la presse doit devenir, par son professionnalisme, l'un des moteurs de notre redressement national, entamé depuis le début de ce siècle», a fait remarquer le chef de l'Etat. La profession de journaliste, précarisée malgré l'éclosion et la multiplication des quotidiens sur le marché en est encore à ses balbutiements quant à son organisation et à l'élaboration d'un statut de la corporation. Le président de la République en a pris conscience. «Nous avons inscrit en tête de nos priorités de prendre toutes les mesures pour apporter au journaliste la protection indispensable à un exercice serein et confiant de son métier.» Est-ce la fin du tâtonnement? L'heure de la consécration du métier de journaliste serait-elle enfin arrivée? Il faudra répondre à certains critères, certainement. Le maître mot: professionnalisme. Et l'Etat est prêt à y contribuer. «Nous voulons ainsi consacrer le droit pour le journaliste à une formation continue et à des recyclages de perfectionnement. A cet effet, il faudra prévoir la création d'un centre de formation continue et de perfectionnement dans les métiers de journalisme et de la communication», a souligné M.Abdelaziz Bouteflika. La nécessité de développement d'une presse professionnelle en Algérie, s'inscrit dans le souci de la prise en compte des mutations importantes qui touchent au secteur de l'information et de la communication au niveau mondial. Le chef de l'Etat l'a profondément noté, le secteur «doit affronter les redoutables défis de la révolution informationnelle dans le monde et ses conséquences au niveau national». Puis il ajoute, en substance, que cela «impose la réorganisation et le renforcement des instruments d'appui à l'activité journalistique, qui sont au coeur de notre stratégie de développement et de relance du secteur de la communication». Le chef de l'Etat pose, pour l'avenir, les jalons d'une relation sereine entre les institutions de la République et la famille de la presse. Il en sera le garant. Et il fait le constat présent: «Nous pouvons légitimement tirer fierté de l'existence chez nous d'une presse libre et plurielle, car la liberté de la presse est indispensable à la consolidation des droits de l'homme et de la démocratie.» Un hommage mérité à une corporation qui a donné les meilleurs des siens pour la liberté de s'exprimer.