Par cette mesure de grâce, le pouvoir politique semble donner un gage de bonne volonté quant à sa détermination à améliorer ses relations avec une presse qui passe pour être l'une des plus libres du monde arabe. Une liberté acquise au prix d'un immense sacrifice qui a vu la perte de plus de soixante journalistes et assimilés, assassinés par les hordes terroristes. La décision promulguée, hier, par le président Bouteflika de gracier les journalistes algériens condamnés pour des délits de presse est un geste fort que l'Histoire, tourmentée de ce pays, retiendra. Il y a de la noblesse, de la mansuétude mais surtout de la perspicacité politique de la part d'un homme d'etat qui a fait du credo de la réconciliation, une vérité à laquelle tout citoyen devrait adhérer. Le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a décidé mardi des mesures de grâce au profit des journalistes condamnés définitivement. Voici le communiqué de la présidence de la République: «A l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a décidé en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés par l'article 77-7 de la Constitution, des mesures de grâce au profit des journalistes condamnés définitivement. Ces mesures de grâce comportent une remise totale des peines prononcées à l'encontre des journalistes condamnés pour outrage à fonctionnaire, offense au président de la République, outrage à corps constitué, diffamation et injure. Cette mesure, qui exprime le souci constant du chef de l'Etat à préserver, consolider et renforcer la liberté de la presse, est un gage supplémentaire pour la sauvegarde des droits et des libertés dans notre pays, sauvegarde à laquelle contribue grandement la presse nationale. En ce 3 mai où nous célébrons la Journée mondiale de la liberté de la presse, cette mesure exprime également l'engagement irrévocable de l'Algérie dans la voie de la démocratie et du pluralisme politique».