La différence entre le prix de revient et le prix de vente de l'eau dessalée sera supportée par l'Etat. L'eau dessalée, du fait de son coût relativement élevé, ne peut être utilisée que pour la consommation domestique. Quant au consommateur, il ne verra pas la différence sur sa facture. C'est eu ces propos que le directeur général de l'Algérienne des eaux, Abdelkrim Mechia a voulu rassurer les citoyens sur l'utilisation de l'eau dessalée. Certains spécialistes ont prévu une augmentation des tarifs de l'eau après le lancement de la production de l'eau dessalée, sachant que la station du Hamma qui produira 200000m3/jour sera mise en service au mois de décembre. «L'eau dessalée coûtera entre 45 et 50DA le m3», avait indiqué, récemment, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, lors d'une visite d'inspection à la station de dessalement d'eau de mer du Hamma. Ce prix est calculé sortie usine. Il faut ajouter le prix de la distribution, évalué actuellement à 25 dinars le mètre cube. Le coût théorique final du mètre cube dessalé se situera, donc, autour de 70 dinars. «En tout état de cause, quel que soit le coût de production du m3 d'eau dessalée, le citoyen continuera à payer le même tarif appliqué actuellement par l'Algérienne des eaux (ADE)», nous a déclaré, hier, M.Mechia en marge de la cérémonie de clôture financière du projet de dessalement de l'eau de mer de Honaïne (Tlemcen). Il a précisé que la différence entre le prix de revient de l'eau dessalée et le prix de vente sera supportée par l'Etat, c'est-à-dire les collectivités locales. En soutenant les déclarations de M.Mechia, le directeur général de l'Agence de promotion des investissements (Andi), Abdelmadjid Baghdadli, nous a expliqué que les usines de dessalement de l'eau de mer bénéficieront d'avantages fiscaux qui conduiront à la réduction du coût final de cette eau. Le groupe Sonatrach et l'ADE sont les acheteurs de l'eau dessalée dans tous les projets lancés dans ce sens. A la question de savoir si l'eau de mer dessalée a le même goût que l'eau douce naturelle, les spécialistes estiment, qu'en général, l'eau est différente selon sa source. Même pour l'eau conventionnelle naturelle, il existe des différences selon les minéraux qu'elle contient. En ce qui concerne le dessalement, ce sont les organismes chargés du secteur de l'eau qui exigent les caractéristiques et la qualité de l'eau qu'ils veulent, selon les normes appliquées par les organismes internationaux, notamment par l'OMS (Organisation mondiale de la santé, Ndlr). Le goût de l'eau dessalée pourra avoir donc le même goût que l'eau naturelle conventionnelle. S'agissant de la station de dessalement de Honaïne, destinée à répondre aux besoins de plus en plus grandissants en eau potable à l'Ouest, sa capacité de production est de 200.000m3/jour. Le démarrage des travaux est prévu pour le mois de juin alors que la mise en service se fera en 2009. Le montant de l'investissement de ce projet, dont l'étude technique a été élaborée et confiée à l'entreprise espagnole Geida, est de 238 millions de dollars. Ce montant est financé par un apport en fonds propre assuré par Algerian Energy Company (partenariat entre Sonatrach et Sonelgaz) et Geida d'un montant de 47,6 millions de dollars et par un emprunt de 190,4 millions de dollars assuré par trois banques (CPA, BEA, BNA). D'ailleurs, les responsables de Sonatrach espèrent voir le CPA contribuer à d'autres projets, en particulier dans le domaine de la pétrochimie. Le ministre de l'Energie et des Mines a annoncé, à cette occasion, la réalisation d'un centre de formation sur les techniques de dessalement. Au total, ce sont pas moins de 13 usines de dessalement de l'eau de mer qui devront être lancées, prochainement. Parmi ces dernières, figure le projet le plus grand dans le monde, à savoir l'usine de dessalement d'Arzew, d'une capacité de 500.000m3/jour. Le dessalement de l'eau de mer en Algérie revêt un caractère stratégique, il remplacera les ressources naturelles dans la majorité des villes du nord du pays.