Le projet de la deuxième rocade d'Alger bat de l'aile. Et le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, qui semble ne pas perdre de vue une telle «saignée» a inscrit, en exclusivité, l'inspection de ce projet à l'ordre du jour de sa sortie, hier à Alger, sur le terrain. Inspection à l'issue de laquelle beaucoup de confrères spécialistes du créneau des travaux publics et même certains opérateurs avertis activant sous la tutelle de Amar Ghoul, notent sans le moindre détour, que ce projet ne sera point livré dans les délais impartis. En effet, même si le ministre Ghoul n'a cessé de ressasser, au cours de sa visite d'hier, que cette infrastructure devant relier la localité de Zeralda à celle de Boudouaou «sera réceptionnée dans les délais prévus», soit en juillet 2008, les présents, y compris les membres de la délégation l'ayant accompagné, savent que ses propos sont de nature purement «politique», complètement en déphasage avec la réalité du terrain. Lapalissade. En premier lieu, il y a ce retard dans l'exécution des travaux qui saute à l'oeil nu. Jugeons-en: le projet de la seconde rocade est d'un itinéraire global de près de 62km à mettre en oeuvre conformément aux normes d'une voie express, rapide de manière à garantir la fluidité du trafic routier, connu, du reste, pour sa forte densité au niveau de la région-centre du pays. Les travaux y afférents à cette construction, devaient démarrer en août 2006 pour un montant de près de 39 milliards de dinars mobilisés sur les fonds de l'Etat. A l'heure actuelle, soit près d'une année après la notification de l'ordre de service (ODS), et à la lumière de la visite effectuée hier par le ministre Ghoul, force est de constater que la dynamique des travaux n'a pas été au-delà du stade des terrassements. Les entreprises retenues pour la réalisation de cette 2e rocade d'Alger, issues d'un groupement algérien, espagnol et portugais sont à peine parvenues à la définition du couloir de projet alors que le délai accordé pour sa réalisation en totalité est déjà consommé de moitié. Et pour parer à cette situation, le ministre Ghoul n'a pas trouvé mieux que de brandir la menace d'application des pénalités de retard à la charge des entreprises de réalisation. Le projet de le seconde rocade d'Alger est confronté, en outre, à la sempiternelle problématique d'expropriation ainsi qu'au manque criant de «sites d'emprunt» pour les travaux de remblais et de déblais. Ces deux contraintes majeures freinant l'avancée des travaux devaient être résolues depuis longtemps déjà! Evoquer de telles contraintes, une année après le lancement d'un quelconque projet d'infrastructure de base, ne manquera pas de se répercuter, assurément, sur son échéance de livraison. Plusieurs dizaines de procédures d'expropriations prévues dans le cadre de la réalisation de ce projet, notamment des habitations et des terrains agricoles, souffrent, à ce jour, du défaut d'application. Et sur ce point précis, le ministre des Travaux publics a recommandé à ce que ces opérations d'expropriation soient accomplies dans les plus brefs délais et ce en mettant l'accent sur la justesse d'évaluation dans l'étude de chaque cas. Par ailleurs, questionné au sujet du péage à mettre en application une fois la fameuse autoroute Est-Ouest réceptionnée, le ministre des Travaux publics s'est juste contenté de répondre que «le prix du péage est désormais l'affaire du gouvernement algérien» à qui il appartient de définir le coût.