M.Ouyahia estime que le terrorisme est vaincu et que le nouveau défi consiste à éradiquer le banditisme. Après une tournée marathon qui l'a conduit à travers les quatre coins du pays, hier, et au terme de la campagne électorale pour les législatives, le secrétaire général du RND, M.Ahmed Ouyahia, a rencontré ses fidèles à la salle omnisports de Staoueli. Ce sera le deuxième meeting du genre à Alger, après celui tenu le 3 mai, à Bordj El Kiffan. D'emblée, le secrétaire général du RND, tout en réitérant son soutien au programme du chef de l'Etat, a affirmé que «la Révolution algérienne appartient à tout le peuple algérien et que nul ne peut se l'approprier.» Allusion faite aux déclarations du secrétaire général du parti du FLN, qui n'a cessé, tout au long de la campagne électorale, d'affirmer à qui veut l'entendre, que le FLN a arraché l'indépendance, faisant ainsi un amalgame entre le FLN historique et le parti FLN. M.Ouyahia a, par ailleurs, indiqué qu'il est temps de réconcilier les Algériens avec eux mêmes, en aidant la jeunesse à reprendre espoir. Sur le plan sécuritaire, M.Ouyahia estime que le terrorisme est vaincu et que le nouveau défi consiste à éradiquer le banditisme qui prend de l'ampleur à travers le phénomène des enlèvements. Il a ensuite rendu un vibrant hommage aux différents corps de sécurité, qui continuent de mener une lutte implacable contre le terrorisme. Un hommage particulier a été rendu à la presse algérienne, même si le code pénal adopté sous le gouvernement de M.Ouyahia comporte des lacunes. La capitale, le coeur battant du pays, a été prise d'assaut en ce dernier jour de campagne par les différentes formations politiques, à l'image du FLN, du RCD et de l'Alliance républicaine. A noter qu'à 15h00, la salle omnisports de Staouéli était pleine à craquer. L'apparition de M.Ouyahia a soulevé un torrent d'applaudissements. Très à l'aise, l'orateur commence par remercier «l'honorable assistance», avant de passer aux choses plus «sérieuses», celles qui font courir le secrétaire général du parti depuis vingt jours. Il s'agit, bien évidemment, de la date butoir du 17 mai. Le véritable premier test de l'homme après son départ de la chefferie du gouvernement. Le Rassemblement national démocratique, ne se contente plus de la deuxième position, un objectif pourtant défendu par le premier responsable du parti avant la campagne. Le parti a changé de stratégie, il vise désormais plus haut. Soutenu par un programme électoral à la fois riche et prometteur, Ouyahia commence par répondre à certains partis qui ont mis en doute ses engagements, en précisant que le populisme et la démagogie n'ont pas de place dans le discours du RND, mettant en exergue les 140 propositions «pratiques» qui visent seulement à assurer la cohésion sociale et à améliorer la vie des Algériens, «à travers une meilleure distribution des richesses». Avant d'atterrir à Alger, le secrétaire général du RND s'est rendu, hier matin, à Chlef. Là, il a exhorté les électeurs à se diriger en masse aux urnes le 17 mai pour «choisir ceux qui incarnent le mieux les valeurs d'intégrité et ceux aux compétences avérées». A chlef, Ouyahia a évoqué la redynamisation des différents secteurs de l'économie. Il a critiqué, à ce propos, les gestionnaires de banque, en les invitant à adopter une politique «faite de hardiesse et d'initiative», notamment en direction des jeunes investisseurs. Il a dénoncé la bureaucratie, qui fait que «celui qui vient à la banque avec portable et voiture de luxe obtient des crédits par milliards sans aucune garantie, alors que les demandes des jeunes, qui veulent sortir de la misère sont rejetées». Devant les Oranais, Ouyahia a mis, dimanche, tout son poids afin d'apporter les dernières retouches au travail mené jusque-là par le bureau de wilaya. «Le RND, est wald el azmèt...» a illustré Ouyahia, qui a insinué que sa formation affronte, sans relâche, les moments difficiles. Tel le cas, des années 90, à la naissance du RND. Il a envoyé quelques messages cryptés à l'égard même de ses camarades de l'Alliance présidentielle, notamment le FLN, à qui il reproche de vouloir accaparer les fruits d'un projet initié par le président de la République et soutenu par tout le peuple.