Le RND vise à «effacer» l'étiquette qui colle à son premier responsable, faisant de lui «une personnalité impopulaire». Le Rassemblement national démocratique (RND) amorce sa campagne électorale avec force. Son secrétaire général, M.Ahmed Ouyahia tente, à l'occasion de ses premières sorties sur le terrain, de courtiser une plus grande partie du corps électoral, avec des propositions attractives en relation avec le quotidien des citoyens. «Oui pour l'augmentation des salaires», «Oui pour l'amélioration du pouvoir d'achat», et pour «une baisse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et une réduction des impôts pour le secteur privé». Se sont les principaux mots d'ordre du discours électoral du parti. Cette nouvelle stratégie élaborée par le RND a un double objectif. Le premier, qui est le plus important, consiste à «effacer» l'étiquette qui colle à son premier responsable, en l'occurrence M.Ahmed Ouyahia, faisant de lui «une personnalité impopulaire», à la suite des décisions prises en tant que chef de gouvernement. D'autre part, l'ex-parti majoritaire est conscient que les discours ayant un emballage idéologique ne mobilise plus en Algérie. Abordant des questions socioéconomiques, le secrétaire général du RND a estimé, à partir d'El Tarf, que l'augmentation des salaires a été envisagée dans le programme électoral de son parti. «Elle le sera en fonction de l'effort de chacun et sur la base d'un contrat de performance», a-t-il expliqué en plaidant pour «un marché et une grille des salaires». Ouyahia s'est prononcé, également, en faveur des aides publiques au loyer, aux bourses scolaires, aux primes pour les fonctionnaires et insisté sur l'importance de l'élite «pour faire avancer le pays». «Il est inconcevable, a-t-il souligné, qu'un professeur en médecine ou un cadre de n'importe quelle institution, habite dans un simple appartement». Le programme électoral du RND est également axé sur les aides à accorder au logement social. Sur ce point, il préconise une réflexion sur la création d'un marché de l'immobilier avec une réduction des charges, ainsi que sur la nécessité d'assurer une solvabilité de la clientèle potentielle. «La baisse des charges défendue par le SG du RND ne peut être une catastrophe pour le Trésor public puisque les pertes seront compensées par l'Etat», a-t-il, par ailleurs, soutenu. Il développera ensuite les autres point forts des propositions du RND qui opte pour le bannissement de la bureaucratie et le règlement du problème du foncier. M.Ouyahia a plaidé aussi pour la nécessité d'aplanir et d'éliminer les difficultés entravant l'accès aux crédits bancaires, ainsi qu'une mise à niveau des entreprises, proposant de mobiliser à leur profit quelque 20 milliards DA/an. Le RND, a-t-il indiqué, «dispose d'un programme global et sérieux, susceptible de contribuer à la construction d'une économie forte débarrassée des disparités et des discriminations entre les citoyens». M.Ouyahia a estimé, néanmoins, que les contraintes d'accès au foncier industriel et agricole et aux crédits bancaires «doivent être éliminées pour atteindre ces objectifs», citant, dans le même sillage, le cas de 110.000 dossiers, relatifs à la création de microentreprises dans le cadre du dispositif de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej), bloqués faute de financement par les banques publiques. Au plan politique, Ouyahia a passé en revue les différentes étapes ayant conduit à la réconciliation nationale et évoqué le volet relatif à la prise en charge des victimes de la tragédie nationale et les obligations de l'Etat envers les patriotes, notamment. «La réconciliation nationale est un acquis infaillible pour les Algériens. elle doit être renforcée par une application de sa charte, et une lutte implacable contre les terroristes qui refusent toujours de déposer les armes», a-t-il affirmé.