Mme Riforzo revient ici sur le Med It 2007 qui a érigé, dernièrement, son chapiteau au Palais de la culture à Alger Mme Riforzo qui en est la directrice, fait part, dans cet entretien, de ses impressions sur cet événement, désormais incontournable pour les professionnels des TIC dans notre pays. L'Expression: Comment s'est présentée cette nouvelle édition, et quel bilan en faites-vous? Sylvie Reforzo: Pour le bilan, je dirais que le Med It 2007 a réussi à faire le plein d'exposants. Ce dont nous sommes très heureux, bien que profondément attristés par les douloureux évènements du 11 avril qui ont frappé l'Algérois. Nous avons pu constater, à la faveur de cette édition, que la majorité des exposants ont répondu présent au rendez-vous. En fait, 60% de ces derniers, représentaient des entreprises étrangères, notamment des sociétés françaises, marocaines, tunisiennes et suisses. Tout le monde était donc là; ce qui a fortement contribué au succès de cette rencontre. Le bilan que nous faisons de ce Med It fait donc ressortir un nombre plus important de participants. C'est-à-dire, une centaine alors que nous n'en comptions que quatre-vingt l'année dernière. En somme, c'est là un bilan très positif. Citons également la qualité des produits proposés, entre autres des solutions d'un niveau très intéressant qui ont été offertes aux visiteurs, en particulier les solutions de voix sur IP. Par ailleurs, nombre d'acteurs dans le secteur des télécoms n'ont pas manqué de faire part de solutions pour les Call centers, le secteur bancaire, la gestion électronique des documents et la sécurité informatique. Soit un panel de solutions des plus variées. Ce salon professionnel a, en outre, connu une très grande affluence. Il a réussi à s'adresser à une population très ciblée, en majorité constituée de directeurs informatique, directeurs marketing et autres responsables au sein d'administrations et entreprises algériennes. Le public professionnel a pu découvrir à la faveur de ce Salon, un thème que vous privilégiez: les Call centers. Tout en nous faisant part de l'expérience des Call centers outre-mer, pouvez-vous nous dire pourquoi le concept a du mal à décoller en Algérie? Il est vrai qu'en dépit de la libéralisation du secteur des TIC par l'autorité de régulation, les Call centers ont encore du mal à décoller dans votre pays. Peut-être faudrait-il déployer encore plus d'efforts en matière de communication sur ce thème précis? Toutefois, des expériences entreprises en Algérie sont à encourager; je citerai, à ce propos, celle de la société Sadnet. Il serait également, très utile de s'inspirer de l'expérience réussie en Tunisie à travers la société Pro2c Tunisie, représentée par Geneviève Fabresse. Pouvez-vous expliquer comment un salon tel que le Med It pourrait contribuer au développement des TIC en Algérie? Nous concevons le Med IT comme un espace privilégié pour nouer des partenariats entre les acteurs des TIC de tous horizons. C'est donc là, le rôle-clé que revêt cette manifestation et qui ne pourrait que contribuer, d'une manière ou d'une autre, au développement des TIC, de par et d'autre de la Méditerranée. A mon avis et à titre d'exemple, les acteurs algériens du secteur des technologies de l'information et de la communication, du fait même d'avoir été mis en relation d'affaire avec des éditeurs de logiciels français en quête de partenariat, ne pourraient que diversifier, de la meilleure manière qui soit, leur activité. Ce qui ne rendra que plus accessibles, produits et solutions à tous. Avec votre connaissance des pays du Maghreb, comment apprécier l'évolution des TIC en Algérie? Il est certain que l'Algérie représente un marché énorme pour les nouvelles technologies de l'information et de la communication. Du fait des besoins qui sont immenses. Nous organisons depuis quatre ans le salon Med It en Algérie et nous pouvons relever, avec bonheur, aujourd'hui, l'importante évolution dans l'utilisation des technologies de l'information au sein des entreprises et des administrations algériennes. Ce formidable développement est assurément le fruit de l'expansion de l'Adsl. Surtout que le haut débit ouvre droit aux usagers, d'effectuer les échanges les plus inouïs, à l'instar du mail et des fichiers. En comparaison avec d'autres pays et pour répondre à votre question, je peux avouer que le marché de l'Algérie est, de loin, plus important que celui de la Tunisie. Cependant, il me semble qu'un certain manque de formation est à combler. C'est-à-dire, qu'il s'agit plus que jamais de former aux nouveaux métiers, spécialement ceux induits par le développement inéluctable des Call centers. Cette formation doit être managée en continu et en appoint aux programmes des grandes écoles. Selon vous, quelles sont les priorités, en termes d'investissement auxquelles doit s'intéresser l'Algérie? Je crois que l'Algérie est déjà bien équipée en matière d'infrastructures, notamment avec la fibre optique, l'Adsl et le Wimax. L'idéal serait, donc, d'aller encore plus loin, de progresser. Baisser les tarif de l'Adsl serait, à ce titre, un très grand pas. Mais je suis convaincue que le moment est venu de développer des contenus intéressants, à même de meubler une infrastructure déjà existante. Je pense à l'administration en ligne par exemple où les citoyens pourront puiser des informations utiles, accéder à des documents de l'état civil...c'est là un motif de taille qui incitera les personnes à se connecter. Développer le contenu est donc une priorité pour un pays comme l'Algérie. Toutes entreprises qui pourraient intervenir dans ce créneau, devraient être aidées. L'autre priorité, comme je l'ai signalé précédemment, n'est autre que la formation autour des technologies de l'information. Enfin, l'on ne pourrait passer sous silence, la création de pôles de technologies de l'information, du fait même de leur importance en termes d'investissement. Un dernier mot. Je suis très heureuse de pouvoir créer des partenariats entre des sociétés algériennes tunisiennes ou françaises, avec le souci d'une relation gagnant-gagnant. Je rappelle que le Med It, c'est également énormément de relations humaines qui apportent beaucoup, lorsqu'il s'agit d'apprendre à se connaître et à travailler ensemble sur des projets, avec le coeur et l'envie de travailler ensemble! C'est le message que je veux faire passer.