Les uns avancent des arguments juridiques. D'autre soutiennent des lectures politiques. La controverse s'est installée après le report de la séance d'installation de la nouvelle APN. Prévue pour aujourd'hui, elle a été reportée pour jeudi prochain. S'agit-il d'une violation de la loi? Les partis politiques sont prudents. A chacun sa version. Les uns avancent des arguments juridiques. D'autre soutiennent des lectures politiques. Le FLN est catégorique. La confusion est «d'ordre juridique». «Nous ne constatons aucune violation», soutient Saïd Bouhadja, porte-parole du parti. Comment? «La Constitution parle du début du mandat, mais pas d'installation des nouveaux députés. L'élu est considéré comme député à partir du dixième jour de son élection. Donc, c'est le mandat qui commence dix jours après la date de l'élection, non l'installation officielle», explique-t-il. Ce report serait-t-il, ainsi, lié à la présidence de la nouvelle Assemblée? «Non plus», réplique Bouhadja. Et de trancher: «Nous constituons une majorité, nous présiderons donc l'Assemblée.» Pour lui «les choses sont faites et le prochain président sera FLN». Le report est «très normal» même «très logique», aux yeux du FLN. Pour la deuxième force de l'Alliance, le RND, l'ajournement «est dû à des contraintes purement organisationnelles», explique M.Abdelkrim Harchaoui, membre du secrétariat national du RND. Ce renvoi «n'inquiète nullement pas» le parti de Ahmed Ouyahia. M.Harchaoui évite toutefois de s'exprimer sur le plan juridique. «Violation de la Constitution ou pas, je ne peux pas m'avancer sur cette question.» La troisième formation de l'Alliance, le parti islamique le MSP, fait une lecture contradictoire au contraire de ses «amis» de l'alliance. M.Abderrahmane Saïdi, vice-président du parti, explique ce fait par «l'ambiguïté de l'article 113 de la Constitution». Il précise qu'«on n'a pas encore tranché, sur le plan juridique, si on doit compter dix jours après la validation des résultats par le Conseil constitutionnel, ou après l'annonce des résultats par le ministre de l'Intérieur». A l'opposé de M.Bouhadja, le vice-président du MSP estime que la présidence de l'APN n'est pas totalement acquise pour le FLN. «Le président sera élu au consensus à compromis politique. Tout se décidera lors de l'élection», soutient-il encore. Et d'interpeller «les directions politiques de l'Alliance à une rencontre afin de débattre cette question». Hors du cercle de l'Alliance, les choses sont perçues autrement. Avec beaucoup de prudence, le PT avance une lecture «purement politique». L'histoire est liée au «grand nombre de recours qui ne sont pas encore traités», a estimé M.Taâzibt, membre de la direction nationale du parti de Louisa Hanoune. Sans l'annoncer clairement, le PT serait favorable à un report. «Ca va permettre d'étudier minutieusement tous les recours dont le nombre est de 450.» M.Taâzibt estime que le débat «n'est pas au niveau juridique. Nous ne nous inscrivons pas dans cette polémique». Sur les mêmes traces que le PT, le FNA «a accueilli avec beaucoup de joie la décision du report». D'emblée, le président du parti de Moussa Touati trouve que «le report est très logique». Et de s'interroger: «Comment peut-on installer les nouveaux députés, alors que le Conseil constitutionnel n'a pas encore rendu son verdict sur les recours? Il faut bien évidemment éviter de valider les mandats des députés pour ne pas les remplacer après par d'autres.» De son côté, le RCD dit ne pas être surpris par ce report. Un seul commentaire: «Il faut s'attendre à tout», ironise M,Mohcen Belabès chargé de communication au RCD. Et de rappeler qu'«il n'y a jamais eu une telle confusion par le passé».