Les autorités concernées n'ont annoncé aucune date officielle pour les prochaines locales. Le week-end politique était chaud. Les partis ont intensifié leurs sorties sur le terrain. A l'ordre du jour: les élections locales. Ainsi, tous les regards des partis politiques sont braqués vers ce nouveau challenge. Deux points alimentent les débats: la date de la tenue des élections et la révision de la loi électorale. La porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a lancé, jeudi, un pavé dans la mare, en souhaitant le report des élections locales. Le Parti des travailleurs souhaite que «les élections locales soient organisées juste après le Ramadan...» Objection des autres formations qui rejettent dans le fond et dans la forme cette proposition. Elles sont unanimes à la qualifier d'anticonstitutionnelle. Le MSP, (le Mouvement de la société pour la paix), se dit surpris. «Un éventuel report, ça serait une violation de la Constitution. On doit respecter les échéances», a déclaré M.Abderrahmane Saïdi, vice-président du MSP. Pour ce dernier, «le MSP ne voit pas la nécessité ni l'utilité d'un report». Mais, à ce propos, le MSP ne sait pas sur quel pied danser. Sinon, comment expliquer les divergences d'idées exprimées par les responsables de ce même parti? Explications: tandis que M.Saïdi qualifie l'acte «d'anticonstitutionnel», le président de la formation islamiste, Boudjerra Soltani, propose la tenue du scrutin à la mi-novembre. Emboîtant le pas au MSP, le RND (Rassemblement national démocratique), est, à son tour, catégorique. «Nous ne trouvons pas d'arguments pour justifier le report. Nous considérons cette demande anticonstitutionnelle», a souligné à L'Expression M.Abdelkrim Harchaoui, membre du secrétariat national du RND. Sur les mêmes traces que ses alliés, le FLN renvoie froidement cette proposition à ses concepteurs. Saïd Bouhadja, porte-parole du vieux parti, estime que la proposition est «tout simplement anticonstitutionnelle. On ne peut procéder de telle sorte, car on doit respecter les échéances». Néanmoins, le PT se dit détenteur d'arguments «crédibles». La porte-parole du PT justifie son opinion par le fait qu'il serait impossible aux formations politiques de mener campagne pendant le mois d'août, et encore moins pendant le mois sacré du Ramadhan. C'est une justification qui «n'est pas fondée», selon les partis sus-cités. Le MSP «ne voit aucun inconvénient à mener une campagne en plein mois d'août, et encore moins durant le mois de Ramadhan», argumente encore M.Saïdi. Au MSP, «nous avons mené» une double campagne lors des législatives du 17 mai. «Nous avons sensibilisé nos militants pour les deux rendez-vous. Donc, il n'y a pas de courte ou longue période de sensibilisation», déclare notre interlocuteur. C'est la même vision au FLN et au RND. Ces deux partis «ne jouent pas les dernières minutes». Pour MM.Harchaoui et Bouhadja, un parti politique doit se préparer à toutes les éventualités. Cependant, au-delà de cette divergence sur la tenue des élections, les partis sont unanimes à revendiquer l'amendement de la loi électorale. Toutes les «grosses cylindrées» sont, d'ores et déjà, pour la révision de la loi électorale. Il s'agit surtout d'amender le chapitre relatif à l'élection des APC et des APW. Les partis de l'Alliance souhaitent une révision urgente avant même «les prochaines élections» communales et de wilaya. Le RND estime qu'il est plus que nécessaire de «délimiter les responsabilités et les prérogatives» des élus. Idem pour le Parti des travailleurs et le MSP. Louisa Hanoune estime qu'il est indispensable de revoir les codes communal et de wilaya avant le prochain rendez-vous électoral. De son côté, le FNA (Front national algérien), a souligné, au cours d'une rencontre nationale avec les cadres de sa formation politique, la nécessité de l'amendement de la loi électorale actuelle. A noter que M.Abdelaziz Belkhadem, chef du gouvernement, a promis dans une déclaration à la presse «du nouveau», à ce propos, après les élections législatives. Les partis politiques se sont livrés à de multiples lectures, tandis que le ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, réserve son avis sur une question qui taraude les esprits.