Le Conseil de la monnaie et du crédit veille à ce que les crédits bancaires soient appropriés aux investissements productifs. Le Conseil de la monnaie et du crédit vient de se fixer comme objectif, pour 2007 une augmentation significative des crédits à l'économie, déjà en progression de 7,6% en 2006 par rapport à 2005. Le Conseil, qui s'est réuni jeudi, a situé ses prévisions de croissance des crédits à l'économie dans une fourchette qui se situe entre 14 et 15% durant l'exercice en cours. Le CMC vise, également, pour l'année en cours, un taux de croissance monétaire situé dans la fourchette de 17,5% à 18,5%. Cependant, afin de garantir une conduite prudente de la politique monétaire, notamment en termes de gestion des excès de liquidités sur le marché monétaire, le CMC veille à ce que ces perspectives macro-financières soient accompagnées d'une gestion prudente des excès de liquidités. Il veille, également, à ce que les crédits bancaires soient appropriés aux investissements productifs. Cette insistance sur l'importance d'une conduite prudente de la politique monétaire est relevée, encore une fois, par le CMC au moment où la situation financière de l'Algérie était marquée en 2006 par un excès de liquidités bancaires. Chiffres à l'appui, le conseil révèle que la liquidité bancaire a atteint 1.146,9 milliards de DA à fin décembre 2006 contre 732 milliards de DA une année auparavant, soit une augmentation considérable de 415 milliards de DA.Il explique cette hausse par les dépôts des entreprises des hydrocarbures, évalués à 730 milliards de DA à fin 2006. Ces derniers ont pleinement alimenté cet excès de liquidités du système bancaire. Quant aux crédits à l'économie des banques, ils s'étaient établis à 1.941,2 milliards de DA à fin 2006 (contre 1.804 milliards de DA en 2005). Le secteur privé domine à hauteur de 52,8% de l'ensemble des crédits (contre 49,6% une année auparavant), tandis que la part du secteur public était de 47,2% (contre 50,4%). La baisse de la part des crédits au secteur public avait été imputée, partiellement, aux rachats par le Trésor public des créances sur les entreprises publiques déstructurées et dissoutes. Concernant la position financière extérieure de l'Algérie en 2006, elle était marquée par une forte réduction de la dette extérieure et par la poursuite de l'accumulation soutenue des réserves de change (77,78 milliards de dollars à fin 2006 contre 56,18 milliards à fin 2005). L'important excédent extérieur réalisé en 2006 (29 milliards de dollars) a permis de conduire d'une manière soutenue la décision stratégique de désendettement extérieur.