Le désormais ex-secrétaire général de la Fntr a dévoilé les dessous de ce qui était appelé, jusqu'ici, démission. Flash-back sur une guéguerre inédite. Le désormais ex-secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs retraités (Fntr), Azzi Abdelmadjid, est revenu sur les raisons de sa démission du poste de secrétaire général de la Fntr. Hier à Alger, lors de la réunion de la Commission exécutive de la Fntr, Abdelmadjid Azzi, invité à prendre la parole, a dévoilé les dessous de ce qui était appelé jusqu'ici, démission. L'orateur n'a pas hésité de «rembobiner» le film qui l'a conduit à la démission. Tout a commencé lorsqu'un projet controversé portant sur l'utilisation de l'argent de la sécurité sociale «à d'autres fins» devait être soumis à débat à l'APN. Pour relancer le débat, «je suis allé voir le ministre du Travail afin de trouver une solution au problème». La réunion a été conclue sans le moindre point d'entente sur le procès-verbal de la rencontre. L'autre pomme de discorde: «Les retraités, en prévision du 4e congrès de la Fntr, ont approuvé l'idée de retenir trois (03) dinars de chaque pension en guise de cotisation». Au bout du compte, «le ministre a, au départ, refusé l'idée de retenue et a approuvé, par la suite, mais d'une manière verbale uniquement». Ce qui a poussé les autres instances à ne pas valider la formule, en l'absence d'un O.K. écrit de la part du ministère, à en croire Azzi Abdelmadjid. Ce n'est pas tout, l'orateur affirme qu'il «est allé voir le ministre du Travail pour assister au 4e congrès de la fédération. Je lui ai remis le rapport pour l'informer de son contenu et je lui ai demandé d'annoncer aux retraités les augmentations prévues». Après quoi, le ministre, d'après l'orateur, a refusé d'assister au congrès car, «le contenu du rapport n'a pas été à son goût». Pourquoi? D'après Abdelmadjid Azzi, le rapport demande la réhabilitation et l'attribution de prérogatives au conseil d'administration et à la direction générale, auparavant revenant au ministère. Adoubé par la salle, l'orateur continua de relater, documents à l'appui, son triste sort. Viendront, ensuite, après le 4e congrès de la Fntr, les «importantes décisions du chef de l'Etat» qui ont fait déborder le vase. Le président de la République a demandé de réhabiliter les retraités dans leurs droits, surtout les petites pensions. Toutefois, l'article 29 de la loi de finances complémentaire «a ignoré les allocataires, les retraites anticipées, les proportionnelles ainsi que les retraites sans conditionnage». L'orateur affirme que sa fédération a rendu public un communiqué dans lequel il remercie le chef de l'Etat et demande l'application de ses directives. Quelques jours plus tard, une enveloppe budgétaire supplémentaire a été dégagée afin de prendre en charge uniquement les allocataires. Azzi Abdelmadjid affirme avoir aussi demandé, par écrit, après la réunion de la commission exécutive, le 2 septembre, une audience au ministre du Travail. Ce dernier «a refusé de nous recevoir», a laissé entendre le désormais ex-secrétaire général de la Fntr. A ce stade, la commission exécutive a décidé d'organiser un sit-in à la Maison du peuple pour dénoncer la non-application des décisions du président de la République. Un préavis a été adressé au ministre du Travail, «mais sans la moindre réponse». Après cette manifestation, nous avons été reçus par le secrétariat général de l'Ugta et «j'ai constaté que la solidarité a été absorbée et le protectorat de l'Ugta a été presque levé sur notre fédération». Le résultat: «J'ai compris qu'il existe une zone rouge à ne pas franchir et j'ai dû me sacrifier pour le bien des retraités», avoue encore Abdelmadjid Azzi. Depuis, toutes les revendications des retraités semblent restées lettre morte. Lors de la même occasion, le nouveau secrétaire général de la Fntr a fait part d'un nombre important de problèmes qui demeurent sans solutions. Viendront, ensuite, les législatives «qui ont tout bloqué». Le ministre était absent, à en croire Smaïl Alaouchiche, secrétaire général de la Fntr.