Les Etats-Unis, qui avaient participé avec une cinquantaine de firmes en 2006, ont fait faux bond à cette édition. La 40e Foire internationale d'Alger s'ouvre, aujourd'hui, au Palais des expositions (Safex). Plus de mille entreprises étrangères seront au rendez-vous. Présence record française avec 247 entreprises, fidélité de l'Italie et de l'Espagne avec, respectivement, 110 et 30 entreprises, et percée égyptienne avec 228 entreprises. Cependant, les Etats-Unis, qui avaient participé avec une cinquantaine de firmes en 2006, seront absents à cette édition. C'est le coup de théâtre. Aucune explication n'a été fournie par les organisateurs, ni même par l'ambassade des Etats-Unis à Alger, à ce sujet. Ce qui ouvre la voie à plusieurs hypothèses. Ce faux bond est-il lié à la situation sécuritaire ou à des considérations d'ordre économique? Surtout que les Américains, par la voix de leur représentation à Alger, ont, à maintes fois, relevé les obstacles d'ordre bureaucratique à l'investissement. Invité, il y a quelques mois par L'Expression à la rubrique «à coeur ouvert», M.Robert S Ford avait affirmé qu'«il est primordial de rendre le climat des affaires plus attractif si on veut intéresser les entreprises américaines.» Ces conditions ne sont-elles pas réunies? La révision du Code des investissements qui accorde de nouvelles facilités n'est-elle pas suffisante aux yeux des Américains? Néanmoins, l'ambassadeur note que le marché algérien est très ouvert, mais s'il s'agit de savoir ce que le pays pourrait vendre en dehors des hydrocarbures, il faut d'abord se demander, selon lui, si les produits sont concurrentiels, vu que c'est la seule règle qui est exigée aux Etats-Unis. Cela dit, il pense que le meilleur investissement pour un pays comme l'Algérie, est celui qui garantit le transfert de technologie. Présents dans le secteur des hydrocarbures avec un volume d'importations de près de 14 milliards de dollars, les Américains sont, en retour, réticents quant à l'investissement dans les secteurs hors hydrocarbures, à l'exception de certains projets dans les secteurs des travaux publics, des ressources en eau, à travers General Electrics, le secteur financier, notamment la Citibank présente en Algérie depuis 1995 et qui postule à la privatisation du CPA. Par ailleurs, l'explication à cette absence, on pourrait aussi bien la trouver dans les nouveaux développements dans les relations entre Alger et Washington. Il semblerait que, depuis les derniers attentats d'Alger, un froid s'est installé entre Alger et Washington. Le communiqué diffusé par l'ambassade des Etats-Unis à Alger, au lendemain des attentats du 11 avril, annonçant des attentats à la Grande-poste et au boulevard des Martyrs, avait été mal apprécié par l'Algérie. Le refus par l'Algérie d'installer une base militaire américaine, d'abriter le siège de l'Africom et de s'inscrire dans le projet du Grand Moyen-Orient est aussi à prendre en considération dans le «boycott» de la FIA. Censée être un événement fédérateur, la 40e FIA, l'est aussi par l'opportunité de consolider les relations économiques des pays participants. Cette dynamique plurielle se concrétise donc par la participation de 41 pays à cette 40e édition de la FIA, mosaïque de pays enrichie par la présence de 1592 entreprises dont 1066 étrangères. Elle se déroulera sous le thème de «Perspectives et horizons de l'économie nationale». A remarquer que l'«Espace Partenariat» rassemble quelque 177 exposants nationaux sur les 526 présents. Il s'agit, notamment des entreprises activant dans les secteurs de l'énergie, la pétrochimie, l'agroalimentaire, les grands travaux et le bâtiment, les industries électriques et électroniques, les industries mécaniques, sidérurgiques et métallurgiques, les services ou encore les activités d'artisanat.