Les hommes changent, les institutions restent. La nouvelle Assemblée nationale sera similaire aux précédentes. Le changement de l'équipe n'apportera pas grand-chose. Même méthode, mêmes règles seront reconduites avec quelques petites modifications dans la forme. Fraîchement élu à la tête de l'APN, Abdelaziz Ziari a annoncé déjà la couleur du règlement intérieur. S'exprimant hier sur les ondes de la Chaîne III, l'ex-ministre chargé des Relations entre le gouvernement et le Parlement a tranché: «L'Assemblée nationale n'est pas un lieu de confrontation mais de débat.» La chambre basse, explique-t-il, est faite pour soutenir l'action du gouvernement et non pas le contraire. Effectivement, l'APN restera toujours au service du gouvernement. «N'attendez surtout pas que l'APN soit un lieu de confrontation», a-t-il encore réitéré. Ce message fort va droit aux nouveaux locataires de l'hémicycle Zighoud Youcef. Il s'adresse particulièrement aux partis qui sont de retour à l'APN. Le président n'a pas perdu son temps pour proclamer la méthode de fonctionnement de l'APN au lendemain de son installation. M.Ziari a voulu clarifier les règles du jeu avant d'entamer son mandat. Donc, les choses sont claires et nettes pour les 389 députés élus le 17 mai dernier. Le successeur de Amar Saâdani ne tolère plus les comportements malhonnêtes et les dépassements au sein de son institution. Pas question de s'opposer pour s'opposer! Décidément, les propositions doivent être étudiées et justifiées. Certes, l'opposition a sa place dans l'Assemblée nationale, mais pas pour troubler l'action de la chambre basse. «Il n'y a pas de raison qu'il y ait des affrontements», répète-t-il. Les rapports de force, précise-t-il, ont été désignés par la population qui veut une stabilité. Cela dit, chaque député doit fonctionner selon ses prérogatives et le poids de son parti. Même si le parti du FLN a perdu quelques sièges, il n'en demeure pas moins qu'il reste majoritaire. Ayant une expérience de médiateur entre le Parlement et l'Exécutif, M.Ziari veut renforcer le débat démocratique au sein de l'APN. L'Algérie a besoin de consolider son système démocratique. La relation entre les élus et la population mérite d'être clarifiée pour répondre aux aspirations des citoyens.