Le match nul enregistré face au WAT a créé une situation des plus confuses dans ce club. A deux journées du tomber de rideau dont la dernière rencontre se jouera à domicile face à l'USMA, le club-phare de Yemma Gouraya, la JSM Béjaïa, traverse une mini crise qui risque d'hypothéquer son avenir même. En effet, le nul, qui fut celui de la dissension, concédé lundi dernier à domicile face au WA Tlemcen, a plongé le club dans une sorte de marasme, avec démission annoncée du président des Vert et Rouge, Boualem Tiab, et la séparation à l'amiable avec le coach Abdelkrim Bira. La JSMB semble dans le flou total malgré la volonté affichée du président à gérer les affaires courantes du club jusqu'à l'ultime rencontre de l'exercice en cours. Contacté par nos soins, Boualem Tiab semble déterminé et imperturbable. Il qualifie sa décision d'irrévocable: «La fin houleuse provoquée par le nul concédé face au WAT, une rencontre, certes, importante dont les supporters attendaient beaucoup m'a donné à réfléchir. Mes collaborateurs et moi avons été touchés dans notre amour-propre par les insultes dont nous avons été l'objet. Je pense que nous méritions mieux eu égard à tout ce que nous avons fait pour ce club. Personnellement, je ne peux plus continuer à travailler dans une telle situation. Après 15 années de loyaux services rendus au club, au détriment de ma santé et de mes affaires, je suis remercié par une ingratitude inégalable. De par le contrat moral qui me lie à lui, je ne peux laisser le club avant la fin de la saison. Mon dernier match à la tête de la JSMB, ce sera face à l'USMA. Ma décision est irrévocable, je laisse le club à ces gens qui se prétendent être de meilleurs managers», nous a-t-il dit. Il y a une dizaine de jours, il avait, en exclusivité pour L'Expression, indiqué qu'il ne se présenterait pas pour un nouveau mandat en fin de saison. Mais à ce moment-là, le match contre le WAT n'avait pas encore eu lieu. Il avait argumenté sa décision par une fatigue et surtout des problèmes de santé. Apparemment, le match contre les Tlemcéniens lui a donné une raison supplémentaire pour quitter la scène. Il faut dire que des soupçons sont portés à l'encontre de quelques joueurs, coupables d'avoir favorisé ce résultat, «mais nous n'avons aucun nom à donner en l'absence de toute preuve tangible», nous a dit une personne proche du club. En dépit de l'intervention des sages du club pour dissuader le président, l'ambiance au sein de la JSMB semble électrique. Sans entraîneur en chef, avec une majorité des joueurs en fin de contrat et sans interlocuteur qui pourrait s'engager en responsable de la préparation de l'inter saison, c'est tout le club, de surcroît le club phare de la Soummam qui évolue dans la plus haute de nos divisions, qui est dans le doute total. Pour le président Boualem Tiab, les choses semblent claires: «Mon engagement prend fin à la fin de cet exercice. Je présenterai les bilans moral et financier en assemblée générale et je mettrai fin à ma mission, en mon âme et conscience. J'ai réuni les joueurs en fin de contrat pour les mettre au courant de la situation tout en les responsabilisant sur leur décision de rempiler ou de partir.» Par ailleurs, et pour terminer les deux derniers matches de la saison, dont le prochain aura lieu vendredi prochain à Bordj Bou Arréridj, les dirigeants de l'équipe de Yemma Gouraya ont désigné El Hadi Khezzar, l'adjoint du désormais ex- coach des Vert et Rouge, Abdelkrim Bira, comme nouvel entraîneur du club. Cette situation confuse dans laquelle se trouve actuellement l'équipe de la Soummam, caractérisée par la pression des supporters, le départ de Bira, l' indiscipline caractérisée de certains joueurs et la démission de Boualem Tiab, risque de lui coûter cher. Malgré le nul enregistré face au WAT, la JSMB reste en course pour la qualification à une compétition internationale, ce qui serait une première dans sa longue histoire. Le résultat du WAT et les conséquences qui ont suivi pourraient lui faire perdre une telle consécration.