Les habitants vivent sans électricité et sans gaz de ville alors que le gazoduc passe à quelques mètres seulement du village. En dépit du privilège que lui octroie son emplacement géographique, le village de Tiliouine, dans la commune de Lakhdaria, semble baigner dans une autre dimension où prédominent l'oisiveté et le marasme au quotidien. Longeant la route nationale n°5 et distante seulement d'un kilomètre de la ville de Kadiria, la bourgade donne l'impression d'une agglomération abandonnée à son propre sort. Le manque de commodités nécessaires, à une vie décente est flagrant, et en dehors de quelques commerces de produits de base et des constructions privées, le village ne présente aucun édifice digne de ce nom qui marque la présence de l'Etat et des autorités publiques. En effet, de nombreuses familles vivant dans cet endroit récusent le fait qu'en l'an 2007, elles continuent à vivre sans électricité et sans gaz de ville alors que le gazoduc passe à quelques mètres seulement du village. Leurs doléances, tant de fois réitérées au président de l'APC, au chef de daïra de Lakhdaria et aux différents services de la wilaya sont restées lettre morte et «personne, ni aucun responsable n'a daigné nous écouter en vue d'améliorer nos conditions de vie», soulignent de nombreux citoyens rencontrés sur les lieux. Dans plusieurs quartiers de ladite bourgade tels que les 107 logements -un lotissement créé en 1995, ou encore le quartier des 63 logements LSP construits en 1999- on remarque des fils électriques suspendus sur des centaines de mètres à des poteaux de fortune, traversant des bâtisses ou longeant les toitures des maisons. Par endroits, l'enchevêtrement des ces fils en toile d'araignée, donne des sueurs froides de par les dangers qu'encourent les habitants et les enfants en particulier. En ce qui concerne l'alimentation en gaz naturel, de nombreux chefs de famille affirment qu'ils sont dans l'incapacité de s'acquitter du montant exigé pour le raccordement. «Ils nous exigent de payer les frais de raccordement en une seule tranche. Et cela, la majorité des habitants ne peuvent pas le faire», dira, à cet effet, Saïd, un père de quatre enfants, journalier de son état. Celui-ci nous fera savoir en aparté que faute de moyens, il y a une année, il était contraint d'obliger ses deux filles à cesser de fréquenter l'école.