L'équipe nationale sera tenue de faire honneur à son statut de leader du groupe 8. Voici venu le match tant attendu par tous, celui qui doit déterminer l'avenir de l'équipe d'Algérie de football dans cette phase de la CAN-2008. Depuis qu'elle a été mise en route au lendemain de l'indépendance du pays, cette équipe a traversé des épreuves où elle était mise au défi de se surpasser pour atteindre un objectif qui lui avait été assigné au départ. Le match de ce soir est de cette graine, une confrontation qui impose aux Verts de faire en sorte de confirmer tout le bien que l'on pense d'elle depuis maintenant quelques mois. Toujours est-il que nous sommes très loin de la situation qui prévalait, il y a deux ans de cela, à l'occasion de la qualification à la Coupe du monde et à la CAN de 2006 quand elle dérivait dans son groupe et se faisait dominer par presque tous ses adversaires. Nous n'oserons pas affirmer que cette équipe moribonde est aujourd'hui transfigurée au point de battre n'importe qui. Il n'en demeure pas moins qu'elle a su remarquablement réagir pour se hisser au niveau d'un potentiel partcipant à une phase finale de CAN. Dans la confrontation de ce soir, s'il y a une équipe qui se trouve au pied du mur, c'est bien celle de Guinée. Cette dernière, qui avait été l'une des grandes révélations de la précédente édition de la Coupe d'Afrique des nations ne pensait, certainement, pas arriver à une telle situation dans un groupe où la qualification lui était promise. En tout cas, elle n'avait pas de raison de craindre une équipe d'Algérie que l'on disait sur le déclin et qui n'était plus que l'ombre de celle qui dominait le football africain dans les années 80 jusque vers le début des années 90. Mais, dès le début de cette phase, il était apparu que les Guinéens ne seraient pas aussi dominateurs qu'on aurait pu le croire mais aussi que les Algériens, en obtenant le match nul à Conakry, allaient avoir de sérieux arguments à faire valoir. La suite a été la confirmation de ce qu'avait montré la première journée au point où, aujourd'hui, c'est l'équipe d'Algérie qui se retrouve en position de force pour la qualification pour le Ghana. Dans cette course à quatre, la dernière journée, celle qui s'est déroulée il y a une quinzaine de jours, a été révélatrice du scénario qui s'est dessiné dans ce groupe 8. Le match que les Verts ont livré à Praïa face aux Capverdiens a témoigné du nouvel état d'esprit qui s'est instauré en leur sein. Sur un terrain recouvert d'une pelouse sur laquelle il n'avait, pour la plupart, pas l'habitude d'évoluer et sous une température très élevée, les Algériens ont fait preuve d'une solidarité qu'on ne leur avait plus connue depuis longtemps. Ce n'est, tout de même, pas rien que de jouer à dix contre onze pendant 70 minutes face à un adversaire qui jouait une de ses dernières chances de qualification et qui, à Alger, lors du match aller, avait étalé de forts belles dispositions tactiques. Ce n'est, aussi, pas rien que de mener par deux fois au score alors qu'on se trouve en infériorité numérique. Et s'il est vrai que l'équipe algérienne a été bousculée dans ce match, elle aurait très bien pu le terminer sur une victoire dont on ne lui aurait pas contesté la légitimité. Mais il y a eu ce but capverdien dans le temps additionnel qui l'en a privé et qui l'oblige aujourd'hui à se remobiliser comme précédemment alors qu'un succès à Praïa l'aurait transformé en simple formalité de calendrier à respecter. Voilà pourquoi il sera demandé aux Verts ce soir de jouer comme ils ont su le faire jusqu'à présent mais en évitant de se lancer à l'abordage, toutes voiles au vent, car ils vont avoir affaire à un Onze guinéen certainement motivé sachant qu'il joue là sa dernière carte en vue de l'obtention du billet pour Accra. Ce dernier sera d'autant plus à redouter qu'il est entraîné par un certain Robert Nouzaret qui connaît bien le football algérien. Un tel paramètre est de nature à lui être bénéfique dans la mise en oeuvre d'une stratégie qui profiterait à son équipe. Il faut, d'ailleurs s'attendre à une bataille tactique entre les deux entraîneurs français des deux équipes. Jean-Michel Cavalli a effleuré le sujet lundi dernier lors de sa conférence de presse indiquant que «Nouzaret est un entraîneur rusé, il va nous falloir l'être plus que lui et déjouer ses plans». Le verdict de cette confrontation tiendra, peut-être, à une simple idée de savoir-faire technico-tactique. Mais, chez eux, les Algériens ont besoin de confirmer car un autre résultat que la victoire les obligera à se focaliser sur la dernière journée où ils devront rendre visite aux Gambiens.