Le fabuleux face-à-face pour une coutumière passation de titre n'a finalement pas eu lieu lors de cette CAN somptueuse d'Angola. Mourad Meghni et Gyan ne se sont pas affrontés en finale. Cruel destin d'une CAN promise aux Verts, qui a dévié d'un somptueux duel final, annulé par la faute d'un arbitre à la solde de la CAF et de l'Egypte, un affrontement qui aurait eu tant de signification pour le futur du football algérien et africain. Mais, à bien y regarder, les choses semblent être tracées par le destin. D'abord, pour nos Fennecs. Cette bande magnifique dirigée par Karim Ziani est tombée du ciel. Ces footballeurs presque inconnus dans les palmarès en Algérie, la France, dans sa rationalité cartésienne, a su les forger. Et un à un, depuis l'ère Jean-Michel Cavali, ils se sont rassemblés pour afficher complet sous l'ère de Rabah Saadane et faire rêver tout un pays. Mais un rêve est partout éphémère ; surtout lorsqu'il surprend. Avec le duo Boualem Charef-Saadane déjà, on avait appris à gagner sans convaincre et à se ranger dans la ligne des super réalistes. Dans la vie et partout, l'essentiel est de gagner, enseignait-on. Slogan plein dont la finalité a fait grouiller les rues d'Algérie sous l'enseigne de «l'Algérie qui gagne, l'Algérie qui se réhabilite avec ses fans». «Mieux vaut jouer mal et gagner.» Comme si on ne savait pas que l'on pouvait bien jouer et gagner aussi. Malgré cette philosophie ambiante, la sélection des Verts s'est recroquevillée sur elle-même, ne se souciant pas de ses erreurs, de ses habitudes qui s'éloignent de la haute performance. Depuis plus de deux ans, nous sommes en panne et en manque quasi chronique de baroudeurs. Depuis les récents changements, on espérait innocemment que la sélection nationale allait saisir sa chance à pleines mains, mais, au bout du compte, nous étions réveillés par le clairon assourdissant de la vérité, que nos joueurs sont incapables de digérer les efforts qui leur sont demandés et, curieusement, à partir d'un match intense, ils commencent à manquer de jus, d'où, cette incapacité d'être à la hauteur de ce rythme de plus en plus échevelé que requiert une compétition continentale telle que la CAN. Petit résultat devant le Mali, piètre prestation devant le Nigeria. A l'analyse, on s'aperçoit qu'il ne pouvait guère en être autrement. Notre championnat, disons-le sans fard, est faible. Aucun club n'arrive plus à figurer dans le «Top four» africain. Les sélectionnés pour cette CAN ont été traités comme s'il s'agissait simplement d'ouvriers spécialisés. Les erreurs, il y en a eu partout, du choix (discutable) des joueurs à la préparation, en passant par la planification à vue de nez. La CAN nous a simplement rappelés à notre réalité. Nos représentants doivent avoir le courage, enfin, d'asseoir leur propre football. Compétition, encore compétition et toujours compétition pour que les Verts se découvrent vite et s'habituent à la maîtrise de l'adversité. Une autre démarche serait puérile. Réussir un bon Mondial en essayant de jouer le maximum de matches permettrait d'asseoir les bons choix du futur. Quant aux «Lions indomptables, Aigles et Palancas Negras», leur élimination est comme un don de Dieu. C'est le Nigeria qui réussit l'exploit. C'est-à-dire l'équipe qui a osé brandir les sanctions contre l'indiscipline et a su ressouder son groupe. La leçon nous est venue du Ghana qui a tenu tête aux Pharaons avec toute une CAF derrière eux. Bonne leçon pour les «Lions indomptables» presque abonnés aux frasques d'avant-match. En football aussi les vérités immuables, presque divines, savent avoir leur place. Y. B. Madjid Bougherra dans le onze type de la CAN 2010 Le défenseur algérien Madjid Bougherra a été désigné parmi les meilleurs joueurs formant le onze type de la CAN 2010 par la Confédération africaine de football (CAF) dimanche à l'issue de la finale Egypte-Ghana (1-0). Voici le onze type : Essam El Hadary (EGY) - Madjid Bougherra (ALG), Wael Gomaa (EGY), Jose Alberto Mabina (ANG), Alexandre Song (CMR), Ahmed Fathi (EGY), Ahmed Hassan (EGY), Peter Odemwingie (NGR), Asamoah Gyan (GHA), Flavio Amado (ANG), Mohamed Zidan (EGY). Par ailleurs, le capitaine de la sélection égyptienne, Ahmed Hassan et son coéquipier Essam El Hadary ont été désignés respectivement meilleur joueur et meilleur gardien de la CAN 2010.