L'ambassade du Canada à Alger a dénoncé un trafic local de visas d'immigration fictifs pour le Canada et met en garde les voyageurs contre les services d'«agents non agréés». Le phénomène est en passe de prendre des proportions incontrôlables. Des réseaux de trafiquants de visas se déploient à travers le net saignant à blanc des candidats Algériens à l'émigration au Canada. Attirés par l'eldorado, ces derniers sont ainsi arnaqués sans arriver à destination. Voulant parvenir à tout prix à leur fin, ils tombent dans le piège de la tentation. De plus en plus d'escrocs et de sites Internet illégaux offrent des services de visa aux Algériens désirant travailler ou immigrer au Canada ou dans d'autres pays comme les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni. Leur seul but: les escroquer. Le phénomène prend de plus en plus d'ampleur. Les victimes se comptent par centaines. Elles ne se doutent pas un instant que le voyage est déjà terminé à la réception du faux document, moyennant des économies de toute une vie. Destination par excellence pour les jeunes Algériens, émigrer au Canada n'est, cependant, pas une sinécure. La prudence est de mise. Les candidats à l'émigration doivent réfléchir avant de commettre le faux pas. Dans un communiqué rendu public, hier, l'ambassade du Canada à Alger dégage toute responsabilité. Elle met en garde contre les faussaires. La représentation diplomatique a dénoncé un trafic local de visas d'immigration fictifs pour le Canada et met en garde les voyageurs contre les services d'«agents non agréés». Plus précis, le communiqué ajoute que «plusieurs personnes ont contacté l'ambassade et lui ont signalé qu'elles ont versé des sommes considérables à des agents non agréés proposant des visas et examens médicaux (préalables à l'obtention des visas) fictifs». Le communiqué de l'ambassade du Canada affirme que «les services offerts n'ont qu'une seule fin: escroquer les requérants», avant de rappeler les procédures légales en vigueur. Ces réseaux agissant sur Internet, tendent leur «toile» à ces milliers de jeunes désoeuvrés à la recherche d'une vie meilleure. L'ambassade du Canada met en garde contre tout représentant prétendant à un traitement spécial de la part du gouvernement canadien et offrant des garanties inconditionnelles de réussite. L'ambassade du Canada insiste, également, sur le fait que les représentants exigeant des frais pour leurs services doivent être autorisés. Ils ne peuvent être que des consultants en immigration membres en règle de la Société canadienne des consultants en immigration (Scci), des avocats membres en règle d'un barreau provincial ou territorial et les stagiaires sous leur supervision ou encore des membres en règle de la Chambre des notaires du Québec et les stagiaires sous leur supervision. A noter que l'ambassadeur du Canada, en Algérie, M.Robert Peck, avait annoncé lors de la 40e Foire internationale d'Alger, que de nouvelles mesures facilitant l'obtention de visas étaient actuellement à l'étude au niveau de l'ambassade du Canada à Alger. M.Peck avait également, tenu des propos similaires lors de son annonce de la visite de la gouverneure générale du Canada, en novembre dernier. Un deuxième guichet de visas est, en effet, installé à Paris depuis 2006 pour améliorer l'efficacité du traitement des demandes. «Le taux de refus a beaucoup diminué depuis la décennie noire. La nouvelle ligne aérienne y joue, sans aucun doute, un grand rôle» expliquait l'ambassadeur du Canada. Le Canada a délivré, en 2006, aux Algériens 3500 visas de tourisme et 1500 visas d'émigration, selon son ambassade à Alger. A noter que le Canada n'est pas le seul pays touché par le phénomène de trafic de visas. Les services de sécurité ont arrêté des dizaines de personnes jouissant de complicités auprès de certaines représentations diplomatiques en Algérie. Mais dans ce cas, il s'agit de vrais visas, mais moyennant des sommes faramineuses.