Medelci a indiqué que des informations plus précises seront transmises à son département, dans les prochaines heures. Le bout du tunnel semble se préciser pour les 24 Algériens détenus à Guantanamo. La libération de certains d'entre eux devient presque imminente. «Nous n'excluons pas que des premiers résultats se traduisent par la libération de certains Algériens détenus à Guantanamo» a annoncé le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, hier, en marge de l'ouverture de l'atelier sur la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (Ciac). Le ministre des Affaires étrangères, qui s'est contenté de cette déclaration, a ajouté, toutefois, que des informations plus précises seront transmises à son département, dans les prochaines heures. Il faut dire que ce dossier épineux ne cesse d'être propulsé sur le devant de la scène. Il a même constitué le noyau dur des pourparlers entre l'Algérie et les Etats-Unis. Lors d'une visite à Alger, en avril dernier, l'ambassadeur itinérant américain, M.Clint Williamson, a indiqué avoir discuté avec les responsables algériens de la situation des prisonniers algériens détenus à la base américaine de Guantanamo. «Sept Algériens pourraient être extradés vers l'Algérie dans les tout prochains jours». Il a toutefois ajouté, que cela ne se fera que «si les négociations, actuellement en cours, sont menées à terme». Dans l'une de ses précédentes édition, The Washington Post avait fait savoir que six Algériens de nationalité bosniaque, détenus à Guantanamo, pourraient être «extradés» vers l'Algérie. Mais à en croire le quotidien, les six Algériens en question, ne seront jamais autorisés à retourner en Bosnie qui leur avait accordé la citoyenneté. Il faut souligner, en outre, que ces six Algéro-Bosniaques, ont été déjà acquittés et leurs familles indemnisées par le Tribunal criminel de Bosnie. Par ailleurs, les négociations entre Alger et Washington avaient failli tourner court. Les Américains avaient, en effet, tenté d'imposer à l'Algérie certaines conditions pour le rapatriement des ces détenus. Toujours selon The Washington Post, «les USA ont demandé à l´Algérie de rapatrier les prisonniers à condition qu´ils soient mis sous surveillance». Chose que Alger voyait d'un mauvais oeil, puisque la libération sous conditions des Algériens, détenus arbitrairement dans la base américaine de Cuba, est perçue comme une ingérence dans les affaires internes du pays. Pour l'Algérie, l'affaire est désormais claire: la libération de ces Algériens ne doit être soumise à aucune condition. Cet avis est partagé par plusieurs personnalités nationales, et défenseurs des droits de l'Homme. Dans toutes ses sorties médiatiques, le président de la Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l'homme (Cncppdh), Me Farouk Ksentini, n'a de cesse de souligner la nécessité de libérer les Algériens qui croupissent dans la «prison de la honte», sans condition. Me Ksentini soutient en effet «qu'une solution raisonnable doit être trouvée, mais qui ne porte pas atteinte à la souveraineté de l'Algérie». Certaines voix aux Etats-Unis se lèvent et revendiquent la fermeture définitive de ce camp abject. On citera l'ancien secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, qui a plaidé pour la fermeture sans délai de la prison de Guantanamo. M.Powell a préconisé l'abandon des tribunaux militaires spéciaux prévus par l'administration américaine et le transfert des quelque 385 suspects de terrorisme aux Etats-Unis pour être jugés par le système juridique fédéral. Mais, encore là, est-ce une solution adéquate à un problème qui a été sciemment laissé à la traîne? D'autant plus que la plupart des détenus incarcérés dans ce «goulag américain» sont accusés arbitrairement d'appartenir à la fameuse nébuleuse terroriste, Al Qaîda. De toutes les manière, les choses vont se clarifier dans les tout prochains jours. Certains même n'hésitent pas à affirmer que les détenus algériens recouvreront bientôt leur liberté. Enfin, seul le futur peut nous faire connaître l'épilogue que prendra cet épineux dossier.