Il est inconcevable qu'Ali Benhadj ne soit pas au courant du projet de son fils. Lorsque des informations faisant état d'une probable jonction de son fils Abdelqahar avec l'organisation armée du Gspc, Ali Benhadj, l'ex-numéro2 du FIS dissous, n'avait pas hésité à accuser, ouvertement l'Etat en le tenant responsable de ce qu'il avait qualifié de disparition. En homme «averti», il a exploité l'événement en cherchant, par tous les moyens, à occuper les devants de la scène médiatique. Pour celui qui a exprimé un jour, à Djaâfar Al Afghani, ses regrets de ne pouvoir «combattre» sous ses ordres, il s'agit d'une occasion pour mettre les pieds à l'étrier, et à défaut réussir à provoquer un grand scandale. Après douze ans de prison, Ali Benhadj s'efforce de donner de lui, l'image de l'inébranlable leader dont la démarche n'a pas changé d'un iota. Au fond, il savait qu'il était un homme seul. Au lieu de le reconnaître, il persiste à faire de l'agitation. Une manière de rappeler son éxistence. Renversant tout de même quand la vie de son propre fils est en jeu. Il est à rappeler qu'Ali Benhadj avait été traité de traître par l'ex-émir de katibet Erroub, Abdelmadjid Broche, qui s'est rendu aux services de sécurité de la wilaya de Skikda, en mars 2006. En réalité, Abdelqahar Benhadj était en contact avec Droukdel Abdelmalek, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, bien avant qu'il n'atteigne sa majorité légale, selon les révélations de certains repentis. Il avait à peine 16 ans, en 2004, lorsque Droukdel le charge de diriger une «seriat» qui agissait au profit de l'ex-Gspc à Boghni, dans la région de Tizi Ouzou. L'émir national de l'ex-Gspc comptait, énormément, sur le fils de Benhadj pour recueillir des informations, notamment sur les déplacements et l'exercice des services de sécurité. Cependant, Abdelqahar ne se contentait pas de cette mission qu'il considérait, probablement, comme ridicule ou pas, à la hauteur de ses ambitions espérées. Il insistait pour rejoindre les maquis. Selon toujours les révélations de repentis, Abdelqahar, alias Mouaouiya bénéficie d'un traitement de faveur, en référence à la position de son père dans l'échiquier de l'ex-FIS. Concernant les points de vue tranchés et sa position vis-à-vis de l'Etat, les témoignages insistent sur le fait que le fils n'a rien à envier au père. Les informations rapportées par la presse nationale, les révélations de repentis et terroristes capturés vivants, confiées aux services de sécurité, confirment, de façon incontestable, que le fils de l'ex-numéro2 du FIS avait rejoint Droukdel au niveau de la zone II à Boumerdès, après avoir accompli dans une mosquée de Kouba la prière du sobh. C'était un certain 5 octobre 2006, en compagnie de six autres éléments, comme nous l'avons déjà rapporté dans l'une de nos précédentes éditions. Pourquoi Ali Benhadj s'était-il attaqué à ceux qui avaient, tout simplement, évoqué que son fils aurait rejoint le maquis du Gspc? Pour une bonne partie de l'opinion publique nationale, il est inconcevable qu'Ali Benhadj ne soit pas au courant du projet de son fils. De ce fait, on continue à reprocher à l'ex-imam de la mosquée Essouna d'avoir évoqué intentionnellement l'éventualité de la disparition de son fils, connaissant le douloureux problème des disparus. En 2007, Ali Benhadj doit savoir que les Algériens qui ont payé un lourd tribut du terrorisme, aspirent à vivre en paix dans leur pays avec leurs différences et qu'ils n'ont nullement besoin d'un «intermédiaire» entre eux et la charia.