La France est le 1er pays exposant avec plus de 80 sociétés. Les entreprises étrangères affichent un intérêt croissant au marché algérien de l'eau. 70% des exposants au 3e Salon international des équipements et services de l'eau (Siee-Pollutec) sont des étrangers. Une croissance de 31% est enregistrée par rapport à l'édition de 2006. Parmi les 19 nationalités participant au Salon, la France vient en tête avec plus de 80 sociétés, suivie de l'Espagne avec 25 sociétés. Les grands leaders mondiaux de ce secteur ont répondu présent au rendez-vous, notamment Degremont, Saur, Suez et Agbar. Ce carrefour a été inauguré, hier, par le ministre des Ressources en eau, M.Abdelmalek Sellal en présence de plusieurs autres membres du gouvernement. M.Sellal, s'est montré satisfait de la présence de ce nombre «important» de sociétés étrangères. «Cela atteste du degré de développement du secteur de l'hydraulique algérien et le niveau d'investissement qui lui est consacré», estime-t-il. Cette nouvelle édition intervient au moment de l'achèvement de plusieurs grands projets hydrauliques, relève-t-il. Il s'agit, notamment des gigantesques barrages de Beni Haroun (Mila) d'une capacité de stockage de 950 millions de m3, celui de Taksebt (Tizi Ouzou), du transfert de Mostaganem-Arzew-Oran ainsi que celui de Koudiet Asserdoun à Bouira. La gestion de ces ouvrages nécessite une technologie très développée, tout comme pour le dessalement d'eau de mer dont un programme de 13 stations devrait s'achever en 2010 pour produire 2,3 millions de mètres cubes d'eau dessalée par jour. Lors de son passage dans les différents stands des firmes étrangères, M.Sellal a beaucoup insisté sur la formation de la ressource humaine algérienne pour lui enseigner les techniques modernes de gestion de l'eau. «Ce volet compte beaucoup pour nous», a-t-il dit. Selon le Conseil mondial de l'eau, l'Algérie est le seul pays au monde à consacrer le plus grand budget au développement de ce secteur. Pour la période 2005-2009, le gouvernement a alloué une enveloppe de 12 milliards de dollars. Hormis les 13 stations de dessalement, ce programme compte quelque 69 barrages, plusieurs transferts d'eau souterraine dont celui de In Salah-Tamanrasset sur 750km, la réalisation de dizaines de stations d'épuration pour récupérer 600 millions de mètres cubes/an ainsi que la réhabilitation des réseaux d'alimentation en eau potable (AEP) d'une douzaine de villes algériennes. «Tous ces projets sont destinés à sécuriser le pays en matière de ressources hydriques jusqu'à au moins 2040», indique le ministre. Il rappelle, par ailleurs, la levée des restrictions en matière d'AEP à partir de juillet jusqu'au mois d'octobre prochain. Rencontré sur les lieux, le directeur général de la Seaal, M.Jean-Marc Jahn, a souligné que les résultats enregistrés jusqu'à ce jour par l'entreprise, sont tangibles. «En mai 2006, 65% de la population algéroise avait de l'eau quotidiennement. Un an après, ce taux a augmenté pour atteindre 80%», révèle-t-il. L'objectif, selon lui, est d'arriver à assurer une alimentation 24h sur 24h. Un autre programme est tracé relatif au renouvellement des compteurs. L'objectif est de facturer normalement et permettre à la population de payer le juste prix. Jean-Marc Jahn avance le chiffre de 4000 à 10.000 compteurs qui sont renouvelés par mois. Des journées techniques seront tenues en marge de ce Salon, qui se tiendra jusqu'au 21 juin prochain. Elles porteront sur différents thèmes, notamment le dessalement, le traitement des eaux usées et les pollutions industrielles. L'objectif est d'initier le débat avec les autorités publiques et faire participer les gérants des entreprises dans la gestion de ce problème. Participeront à ce débat, la Bourse de sous-traitance d'Alger, le Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (Ceimi) ainsi que d'autres grandes entreprises qui viendront s'informer des solutions techniques de la gestion de ces eaux. Les organi-sateurs tablent, par ailleurs, sur 4000 visiteurs professionnels contre 3000, l'année dernière.