Le bras de fer engagé, depuis quelques jours, entre les avocats et le ministère de la Justice semble avoir cédé la place au dialogue. La réunion, qui a regroupé, hier, au siège du ministère de la Justice, le syndicat des avocats et le ministre de la Justice et garde des Sceaux, M.Tayeb Belaïz, aurait, à en croire des sources sûres, abouti à des résultats concrets. Une rencontre favorisée par la pression des robes noires sur la tutelle. Le sit-in tenu, lundi dernier, devant le nouveau siège de la cour d'Alger au Ruisseau et le suivi massif de la grève nationale, observée, il y a quelques jours, par les avocats, à l'appel de leur syndicat, auront «inspiré» le département de M.Belaïz. Ce dernier compte, en effet, privilégier la voie du dialogue, avant que les choses ne lui échappent. D'après les échos qui nous sont parvenus, hier, la rencontre aurait débouché sur des décisions concrètes. Il s'agit, entre autres, de donner des instructions fermes aux présidents de cours et procureurs généraux de consacrer les droits de la défense. Un droit constitutionnel inaliénable. Comme il a été retenu le droit aux avocats d'accéder à tous les dossiers inhérents aux affaires pour lesquelles ils ont été constitués. Idem pour les moyens humains et matériels entrant dans le cadre de l'exercice de leur fonction. Il convient de rappeler que la nouvelle cour de justice, inaugurée récemment par le premier magistrat du pays, et, de l'avis des robes noires, dépourvue des conditions indispensables de travail pour les avocats. Le débat était donc articulé autour de la levée des restrictions et les obstacles qui font front au libre exercice du métier, à en croire le délégué des avocats. Car, le vrai débat devra impliquer tous les autres acteurs. L'on se rappelle que parmi les principales revendications des avocats, figure celle de faire taire les «donneurs d'ordre». Abdelmadjid Silini ne cesse, d'ailleurs, de dénoncer une justice, dont 80% des procès sont expéditifs et une justice qui «obéit aux injonctions et aux circulaires». «Je souhaite que les instances concernées puissent se pencher avant cette date et prendre en charge réellement les préoccupations des avocats. Je parle en tant que responsable et je connais l'état d'esprit des avocats qui en ont ras-le-bol», avait déclaré le président de l'Union des barreaux d'Algérie. «Le silence du ministère risque de nous conduire à des actions très graves. Nous avons essayé de tenir le coup. Maintenant, c'est la base qui doit parler et cela risque d'aller au durcissement.» A noter qu'à l'heure où nous mettons sous presse, la rencontre se poursuivait encore. Et toutes nos tentatives de joindre Me Silini se sont avérées vaines. Nous y reviendrons dans notre prochaine édition.