Le ministère de la Justice a donné son accord de principe pour la satisfaction de toutes les doléances des robes noires. C'est la sortie de crise pour les avocats. Le ministère de la Justice a donné son accord de principe pour la satisfaction de toutes les doléances des robes noires. Il a surtout ordonné l'arrêt de toutes les poursuites judiciaires engagées à l'encontre des 39 avocats. Ces derniers étaient déterminés à user des grands moyens, n'était l'appel d'apaisement du ministère. Mercredi soir, les deux protagonistes se sont retrouvés autour d'une table de négociations. Cette entrevue était destinée à décoder les messages des avocats regroupés dans une plate-forme. Il faut admettre que les deux parties étaient prêtes à faire des concessions pour parvenir à une sortie de crise. La réunion de mercredi soir a réuni des membres du bâtonnat et le secrétaire général du ministère de la Justice. «Le département de Tayeb Belaïz a montré des signaux de volonté pour satisfaire les revendications des avocats», a déclaré Me Sidhoum, contacté, hier, par L'Expression. Pour lui, rien n'est encore décidé, du côté des robes noires, pour évaluer cette nouvelle position du ministère. La base se prononcera, lundi, en assemblée générale extraordinaire. Le compromis fait plusieurs concessions aux partisans de la tendance radicale. Les 39 avocats poursuivis en justice sont relaxés. Mieux encore, les dialoguistes sont arrivés à un accord, selon lequel aucun avocat ne peut faire, désormais, l'objet d'une poursuite sans l'accord du ministère et du bâtonnat. C'est ce que nous a expliqué également Me Sidhoum. Les robes noires ont pu également arracher un endroit dans la nouvelle cour d'Alger où ils pourront exercer paisiblement leur métier. Les avocats étaient choqués par le fait que la profession ait été oubliée lors de la construction du nouveau Palais de justice des Annassers (Alger). Cette institution est dépourvue de conditions indispensables de travail pour les avocats, qui sont une salle de conférence et de réunion et une bibliothèque avec la documentation idoine pour l'exercice de leur fonction. A en croire notre interlocuteur, le ministère a dû se plier et répondre favorablement à cette revendication, en attendant une école de recyclage et de formation continue pour les robes noires. Le débat de mercredi soir a tourné également autour de la levée des restrictions et les obstacles qui font front au libre exercice du métier, à en croire les avocats. Avant cette rencontre qui est, tout d'abord, de réconciliation, les robes noires ont brandi la menace d'un débrayage ouvert. Cela a commencé par un boycott annoncé illimité de la nouvelle cour d'Alger. Une autre série d'actions a marqué la suite du scénario, à commencer par la grève nationale du 10 juin et le sit-in devant le nouveau Palais de justice, le 18 du mois en cours. Sur le terrain de toutes ces batailles, la banderole de la concertation et du dialogue a été souvent brandie. Comme pour laisser une marge de réflexion à Tayeb Belaïz, ministre de la Justice. Ce dernier a choisi, en fin de compte, d'éviter plus de dégâts. Les avocats s'insurgeaient contre les atteintes et la détérioration des droits de la défense. Autres reproches: «Des greffiers sont instruits à ne plus recevoir et fournir des renseignements aux avocats au niveau des chambres et des sessions», «le courrier des clients présumés est ouvert avant qu'il n'atterrisse chez la défense» et autres réclamations révélées par le bâtonnier Abdelmadjid Silini, lors d'une conférence de presse. Grosso modo, il y a bel et bien une «volonté de marginaliser les droits des avocats et les opposer aux magistrats». En attendant l'AG extraordinaire de lundi prochain, la réunion de mercredi soir avec les responsables du ministère a été favorable à l'apaisement.